12 mars: «Carton plein» pour la droite

  • Près de 38% des Genevois se sont exprimés le 12 mars. PHOTOS MP

  • Ivan Slatkine et Véronique Kämpfen.

  • Frédérique Perler et Alfonso Gomez.

VOTATIONS • «Carton plein», lance Bertrand Reich le président du PLR Genève en arrivant à l’Hôtel de Ville. En ce dimanche 12 mars, jour de votations, la droite arbore un large sourire. La raison: l’initiative 179 intitulée «Supprimons les privilèges fiscaux des gros actionnaires» a été refusée par le peuple par 59,18% de non.

«Vouloir s’en prendre de manière dogmatique aux petits patrons, c’était démagogique», tacle Véronique Kämpfen (photo 1), députée PLR. Le MCG se réjouit, lui aussi, de ce «non massif à l’enfer fiscal de la gauche». Tandis que les Vert.e.s estiment qu’il s’agit d’une «occasion manquée de financer la transition écologique et sociale», la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève voit dans ce résultat «un soutien du peuple genevois aux PME et aux entrepreneurs».

Zéro pub: «C’était une des pistes»

Une analyse que partage Ivan Slatkine (1), président de la Fédération des entreprises romandes (FER). «C’est une bonne journée pour Genève et pour son économie», affirme-t-il en référence au rejet de l’IN 179 mais aussi à l’initiative «Zéro pub», visant à interdire l’affichage commercial en Ville de Genève. Là encore, le non l’emporte avec 51,93% des suffrages.

Le Centre exprime son «soulagement»: «Les commerçants locaux continuent à promouvoir leurs activités dans l’espace public, ce qui favorisera les circuits courts. De plus, la Ville évitera des pertes de revenus directes et indirectes.» Blaise Mattey, directeur général de la FER renchérit: «Cette vision moralisatrice de la société aurait directement impacté le commerce local. Ce dernier aurait été la première victime de cette censure arbitraire et inutile.»

Déçu par ce résultat, le conseiller administratif chargé des Finances, Alfonso Gomez (2) souligne: «C’était une des pistes... Certes, la perte pour la Ville aurait été de 3 millions de francs en cas de victoire du oui mais, la stratégie climat a un coût! Aujourd’hui, repenser nos modes de consommation et gagner en sobriété est devenu une nécessité.»

PLQ Bourgogne accepté

Seul lot de consolation pour les Vert.e.s et le parti socialiste: le PLQ (plan localisé de quartier) Bourgogne, qui prévoit 450 logements, a été accepté par 55,94% des votants. La magistrate chargée de l’Aménagement et des Constructions, Frédérique Perler (2) a exprimé sa satisfaction. Rappelant que 4500 demandes sont en attente à la GIM (et plus de 8000 sur tout le canton), elle souligne: «Nous avons le devoir de construire en ville afin de préserver notre zone agricole et le climat. Et d’éviter d’exporter notre crise du logement en France voisine et dans le canton de Vaud.» Et d’ajouter, au sujet de Bourgogne: «Personne ne sera contraint de vendre. Il n’y aura pas d’expropriation.»

Pas de quoi rassurer, ni convaincre l’Association des habitants du quartier de Bourgogne, qui combattait le projet aux côtés d’autres associations telles que Sauvegarde Genève et SOS Patrimoine CEG. Ils regrettent que «les Genevois optent pour un paysage urbain de béton uniforme et la poursuite d’une quête de croissance sans fin soutenue par la majorité de la classe politique».

Nicole Valiquer Grecuccio , députée PS et membre du comité de l’Asloca, qui a soutenu le PLQ Bourgogne préfère voir dans ce vote un signal positif pour l’avenir. «Ce projet municipal a une importance cantonale. Et la mobilisation des associations à cette échelle est de bon augure pour le référendum sur le secteur Acacias 1 au PAV (Praille Acacias Vernets)», conclut-elle. MP