Chorégraphe, danseuse, pianiste, Melissa Cascarino sait tout faire ou presque. Et surtout mener des réflexions artistiques au long cours. Plonger dans les émotions de la scène pour en ressortir des créations troublantes, parfois radicales, toujours atypiques. Depuis une année, elle s’attarde sur un projet baptisé La Rabbia poetica (la rage poétique). Cette rage, elle l’a déjà déversée sur les planches du Galpon lors de divers projets. Elle nous revient du 22 au 27 juin avec Wild Rose une création co-écrite avec Pascal Gravat.
A corps perdus
Le spectateur est embarqué dans un road trip chorégraphique et musical qui questionne nos excès, notre véhémence, nos passions. Mais aussi l’extrême et l’insurrection, à travers le mythème de l’homme et de la femme écorchés vifs et unis. Dans la quête d’un absolu, ils s’élancent insoumis et à corps perdus dans un inconnu idéalisé. La puissance poétique, la rage et la sublimation, le rire, ainsi que l’animalité sont à l’œuvre dans le mouvement continu et irréversible que tendent ces figures ardentes au bord du vide. Wild Rose, c’est aussi un voyage à travers la chair de la lande, le cri du crépuscule et la rage de l’aurore. Un soupir délivre l’énergie du soulèvement et sourit. Les paysages traversés sont des puzzles teintés de L’Infini turbulent de Michaux, des lumières de Tarkovski et des énigmes de Lynch. Décoiffant!
«Wild Rose», Théâtre du Galpon, Genève, du 22 au 27 juin, www.galpon.ch