Cobayes

  • GIONA MOTTURA

Ça commence à chauffer! Au centre de ce nouveau brasier d’incertitudes: le calendrier d’assouplissements annoncé par le Conseil fédéral. On parle ici des manifestations cobayes, trois par canton, qui pourront accueillir du 1er au 30 juin

de 300 à 600 personnes. Elles serviront à tester les plans de protection anti-Covid.

Problème: quels événements choisir? Faut-il privilégier un concert unique ou un rendez-vous sur plusieurs jours comme un festival populaire ou une version allégée et gratuite de la fan zone sur la plaine de Plainpalais pour l’Euro de football…

Pas facile de trancher sans alimenter au passage un goût amer d’arbitraire. Un sentiment d’injustice qui risque de se renforcer sur la question des critères d’accès aux manifs. Seront-ils réservés aux seules personnes vaccinées, guéries ou testées négatives au coronavirus? Surtout, dans ce cas, qui sera en mesure d’effectuer les contrôles aux entrées, d’en garantir la fiabilité?

On le voit, l’assouplissement test voulu par Berne soulève à l’heure actuelle bien plus de questions éthiques, juridiques, politiques et organisationnelles qu’il n’apporte de réponses. Sans parler de l’aspect financier. Sans garanties ou compensations de la part des autorités, il est probable que les organisateurs ne se bousculeront pas au portillon pour mettre sur pied des événements aux formats contraignants et, en principe, pas ou peu rentables.

Pour se lancer dans l’aventure, tous ont besoin d’une feuille de route claire. C’est aux autorités cantonales et municipales de la fournir dans les jours qui viennent. Faute de quoi, il sera très difficile de rendre au début de l’été genevois un peu de son attractivité perdue.