Un pas vers la transition écologique

Jocelyne Haller, SolidaritéS

OUI • Le chômage et le «sous-emploi» taraudent une grande partie de la population et affectent ses conditions de vie. Agir contre la précarisation et l’insuffisance d’emplois s’impose. La crise climatique menace notre monde et exige d’agir sans tarder dans le sens de la transition écologique.

C’est à ces impératifs que répond l’initiative 181 «Pour la création d’emplois sociaux et écologiques et la réduction de la durée du travail (initiative 1000 emplois)» de même qu’elle postule en faveur d’un meilleur partage du temps de travail.

Pour ce changement de cap en faveur d’une transition rapide vers une société durable, écologique et sociale, l’initiative demande la création de 1000 emplois par an si le chômage atteint un taux de 5% (soit 740 emplois avec le taux actuel de 3,7%). Des postes voués aux domaines de la rénovation thermique des bâtiments, de la mobilité, de la production et la distribution d’énergies renouvelables, mais aussi au secteur du soin à la personne, où les besoins s’accroissent en raison du vieillissement et de l’augmentation de la population tels que dans les EMS, la santé, l’accueil pré et parascolaire, l’éducation, le handicap, etc.

Des besoins essentiels auxquels l’Etat est, de fait, tenu de répondre. C’est pourquoi, face à l’urgence sociale et climatique, il doit être proactif – il en a les moyens – afin d’offrir non seulement de réelles alternatives professionnelles aux demandeurs et demandeuses d’emploi de ce canton, mais de faire un pas significatif vers la transition écologique.

Pour favoriser l’emploi et la transition écologique, il faut voter oui à l’initiative 181.

Créer un monstre étatique

Serge Hiltpold, PLR

NON • Sous prétexte de crise sanitaire et de transition énergétique, l’IN 181, dite 1000 emplois, est en fait un piège qui vise tout simplement à faire exploser l’appareil étatique.

Que l’on ne s’y trompe pas: lutter contre le chômage est un objectif prioritaire. Mais, l’IN 181 sera sans effet: Genève n’a pas besoin de créer artificiellement des emplois, encore moins publics, puisqu’il en propose largement plus que ce que sa population active peut occuper. Le Canton doit par contre régler l’inadéquation entre les compétences recherchées et celles offertes sur le marché du travail. Mais, aucun volet formation n’est prévu. Les emplois que l’initiative entend créer, qui requièrent des compétences spécifiques, échapperont donc à ceux qu’elle est censée aider.

Par contre, tout le monde en supportera les frais. Car l’initiative coûtera, au bas mot, 100 millions la première année – plus, si l’on tient compte des salaires réels de l’Etat. En dix ans, cela représente 10’000 emplois publics supplémentaires, et près de 6 milliards de charges cumulées. Et, il n’y a pas de fin.

L’initiative encourage aussi la semaine de 32 heures, sans diminution de salaire. La mesure n’est certes pas contraignante mais gageons que certains voudront la tester à l’Etat. Résultat des courses: un coût du travail public qui explose et une concurrence totalement déloyale à l’égard du privé, qui ne peut se permettre une telle générosité, mais qui devra en supporter le coût.

L’IN 181 crée un monstre étatique, hors de prix et inefficace, que les générations à venir devront financer. Je dis non à cette expérimentation aventureuse.