Festival inclusif: la langue des signes à l’honneur

  • Erremsi et Elodia proposent un concert de hip-hop interprété en langue des signes. CHAMA CHEREAU

    Erremsi et Elodia proposent un concert de hip-hop interprété en langue des signes. CHAMA CHEREAU

HANDICAP • Comment vit-on un concert de musique lorsqu’on n’entend pas? Voilà ce que vous découvrirez lors de la première édition du «Festival de musique inclusif», organisé à la Jonction vendredi 17 mars et samedi 18 mars par la Société des sourds de Genève, l’association Open Geneva ainsi que le restaurant Vroom, un établissement géré par des personnes sourdes, malentendantes et entendantes. Objectif: découvrir la langue des signes et permettre aux sourds et aux entendants de se mélanger. «Nous les sourds, nous percevons la musique différemment. Nous sommes souvent sensibles aux basses et à leurs vibrations, et beaucoup aiment s’approcher de la sono pour augmenter cette sensation», explique Elodie Ernst, responsable de la communication pour Vroom, et elle-même atteinte de surdité. Autre élément, les concerts de musique permettent aux personnes malentendantes et sourdes de voir les gens danser. «Ainsi, on connaît les mouvements des autres et cela nous montre le style de musique et comment bouger.»

Hip-hop en langue des signes

Au programme de ce festival gratuit, on trouvera aussi: café des signes pour manger et apprendre à échanger entre sourds et entendants, ateliers expérientiels autour du silence ou encore concerts de musique signée avec Erremsi et Elodia. «Il s’agit de deux jeunes entendants, nés de parents sourds. Il fait du hip-hop, et elle interprète en langue des signes», précise Elodie Ernst. Plus largement, la responsable se réjouit de l’image positive renvoyée lors de ce type d’événement. «C’est l’occasion de montrer que les personnes atteintes de surdité aiment la musique et sont capables de l’apprécier. Cela permet de faire tomber de nombreuses barrières». Et d’espérer que davantage de festivals inclusifs seront organisés à l’avenir. «Nous militons pour qu’il y en ait le plus possible. Pour l’heure, ils sont rares», conclut-elle.