A la conquête de la Grande Canarie

Des guerriers normands et castillans à l’assaut des terres dès le XIIIe siècle aux millions de touristes européens avides de soleil, balade historique.

  • Le site «Risco Caído et les montagnes sacrées» est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2019.

    Le site «Risco Caído et les montagnes sacrées» est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2019. PHOTOS C.-Y. REYMOND

  • La plage Playa del Inglés.

    Le soleil brille en toutes saisons aux Canaries et la température moyenne avoisine les 22°.

  • La maison de Christophe Colomb.

  • La maison de Christophe Colomb.

    La cathédrale de Las Palmas.

  • La plage Playa del Inglés.

La Grande Canarie n’est pas la plus grande des îles de l’archipel mais elle fut qualifiée ainsi par les envahisseurs pour rendre hommage à l’héroïsme des premiers habitants. Les vaincre ne fut pas facile. Dès 1478, plus de cinq ans furent nécessaires aux soldats espagnols pour les mater, voire les exterminer.

D’où viennent les guanches, les indigènes de l’île? «Une étude de 2017 réalisée sur des momies a révélé des similitudes d’ADN de 15 à 40% avec les habitants d’Afrique du Nord, précise Marc Llorens, guide Personaltours. Mais, on ignore pourquoi ces berbères sont arrivés ici et ne sont jamais repartis. On trouve également des indices d’accouplement entre hommes européens et femmes indigènes.»

Direction Temisas

Juste un peu avant le village, un petit sentier rocailleux file vers la montagne. Après une demi-heure de marche, une entaille se profile dans la roche. Un passage étroit s’ouvre sur une grotte traversante. Marc Llorens précise: «L’entrée donne sur l’océan d’où les guanches pouvaient surveiller le débarquement des conquérants». Deux autres endroits méritent un détour. Le Musée archéologique de Gáldar présente la «Cueva Pintada» (la grotte peinte) et un ensemble de logis avec plus de 30 demeures.

Quant à «Risco Caído et les montagnes sacrées», ce site fut inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 2019. Dans le musée, un trou au plafond de l’une des grottes reconstruite à l’identique laisse passer les premiers rayons du soleil éclairant des dessins de triangles. Les marqueurs d’un calendrier ou des pubis? Un temple dédié à la fertilité ou un observatoire astronomique? Le mystère plane toujours.

La capitale se divise en deux: la zone portuaire avec la plage de Las Canteras ,longue de 3 kilomètres et le quartier historique où, en 1478, le commandant Juan Rejón débarqua. Une petite rivière bordée de palmiers lui plut pour son campement. Las Palmas était née. La découverte de la Vegueta (vieille ville) commence par la place de Santa Ana avec sa cathédrale de style gothique. A l’intérieur, les colonnes ressemblent à des palmiers.

A deux pas se trouve la Maison de Colomb, le musée le plus visité de Las Palmas. Ce magnifique édifice de style colonial, aux patios romantiques ,appartenait aux premiers gouverneurs de la Grande Canarie. Il servit de logement à trois reprises au célèbre explorateur.

Peu après la fondation de la ville, un autre quartier, appelé Triana et déclaré historique également, fut construit de l’autre côté du Ravin de Guiniguada. Depuis le Théâtre Pérez jusqu’au parc de San Telmo, la rue piétonne Mayor de Triana à l’architecture variée et cossue est dévolue au shopping. En hausse de 25%, la Grande Canarie est l’une des destinations favorites des Suisses appréciant le tourisme populaire et le soleil permanent.

Le palais en fête

CYR • Les spécialités gourmandes de la Grande Canarie sont légion.

Voici tout d’abord: le «Chorizo de Teror» d’Alberto Nuez. Au numéro 4 de la Fuente Higuera à Teror, sa boutique ne désemplit pas et la production de ce pâté gras et hypercalorique dépasse les 5000 kilos par semaine. Le conseil du charcutier qui perpétue la recette de son grand-père datant de 1920: étaler la chair sur une tranche de pain garnie ensuite de fromage et de miel.

Au nord de l’île, vous serez surpris par l’étendue à perte de vue des cultures de bananes sous serres. Sur 17’000 m2, l’exploitation de Jose Rogue Mauricio abrite 3000 plants avides d’eau. La production de la «Finca Tirma» est de 120’000 kilos par année. Produit symbolique de l’archipel subventionné par le gouvernement, la «Plátano de Canarias», à l’appellation d’origine protégée, est cueillie ici à maturité pour une saveur délicate et longue en bouche.

Enfin, à Santa Maria de Guia, la «Bodega» (Call Marqués del Muni 34) offre l’opportunité de déguster les fromages artisanaux au lait cru de chèvres et de brebis de la Grande Canarie. Le chardon entre dans la composition du «Queso de Flor». Les pétales séchés sont écrasés dans un mortier avec de l’eau. Ce liquide brunâtre filtré sera ainsi prêt à cailler le lait. Les 4 variétés de fromages servies sur un plateau bien garni surprendront vos papilles.

Vols quotidiens vers les Canaries

Y aller

De Genève à la Grande Canarie, vol quotidien avec une escale à Barcelone ou Madrid ou nonstop le jeudi.

Se loger

Pour un premier séjour, les conseils d’un agent de voyages sont recommandés. Par la suite, il est facile de réserver en direct sur Internet. Attention, certains établissements pratiquent le «all inclusive» pour «emprisonner» littéralement l’hôte.

Manger

Dans la vallée, 4 restaurants se nichent dans des grottes du «Guayadeque Ravine». A essayer: la soupe au cresson en entrée et la mousse gofio, à base de maïs grillé en dessert.

Acheter

Malgré le prix affiché, n’hésitez pas à marchander les parfums et autres cosmétiques.

Au rayon des souvenirs, les pendentifs en fibres de bananiers sont riches en couleurs.

Les imitations des grandes marques de luxe abondent mais attention au contrôle douanier lors du retour en Suisse.

Se renseigner

https://www.grancanaria.com/turismo/