La fusillade: un épiphénomène

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Quatre coups de feu tirés dans un bar, au cœur de Genève. Dans la nuit de samedi à dimanche, à Plainpalais, l’Epi Doré a été le théâtre d’une altercation entre bandes de motards (lire ci-dessous). Que s’est-il réellement passé entre les Bandidos et les Hells Angels pour en arriver là? L’enquête le dira.

Une fois le choc passé, c’est une autre question qui taraude les patrons des établissements de la rue de la soif: quel sera l’impact de ce fait divers sur la fréquentation? «C’est sûr qu’on n’avait pas besoin de ça», souffle l’un d’eux, pestant contre la fermeture prochaine des terrasses de la ville à minuit du dimanche au jeudi et rappelant la galère des deux ans de crise sanitaire. «Ça devient très compliqué de faire notre métier!», lâche-t-il.

D’autant que certains n’hésitent pas à proposer des solutions radicales: «J’espère que la police va faire boucler tous les bars de cette rue… Ce n’est pas possible de vivre dans une telle insécurité», lit-on sur les réseaux sociaux. Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage, dit le proverbe. Peut-on vraiment incriminer les bars pour ce fait divers? Avec un tel raisonnement, pourquoi ne pas fermer les banques et les salles d’exposition aussi! Cela éviterait les tentatives de braquage comme cela s’est produit lundi 23 mai dans la rue du Rhône.

Restons sérieux. Dans la très fréquentée rue de la soif, l’ambiance a toujours été bon enfant. Nulle bagarre, ni violence ne viennent troubler les afterworks entre collègues et les soirées étudiantes. L’altercation entre ces bandes rivales aurait malheureusement pu se produire n’importe où. Dans la rue de l’Ecole-de-Médecine, cette fusillade est, à ce jour, un épiphénomène.