La mobilité à l’hydrogène entame sa deuxième phase

éCOLOGIE • Le jardin potager de la Suisse commence ses livraisons sans émissions de CO2. La première station-service privée a été inaugurée à Müntschemier.

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Les 46 camions fonctionnant à piles à combustible, actifs en Suisse, ont déjà parcouru plus de deux millions de kilomètres en un an. Un chiffre beaucoup plus élevé que prévu. Cela oblige à établir une stratégie pour que de l’hydrogène soit disponible en quantité suffisante dans l’avenir. Le réseau de stations-service va doubler l’an prochain, selon Jörg Ackermann, président de l’association Mobilité H2 Suisse. La production va augmenter à Niedergösgen, et une nouvelle unité est en cours de construction à Kuble près de Saint-Gall. De quoi multiplier par dix la mise à disposition d’hydrogène vert en 2022, par électrolyse réalisée avec du courant renouvelable.

Une station unique

La PME Schwab-Guillod SA fournit des fruits et légumes dans tout le pays. Elle opte pour la transition énergétique en pariant sur l’hydrogène vert. Pour cela, elle a investi dans une station-service, à disposition des camions transportant le produit de ses cultures, mais aussi ouverte au public. Peu de voitures à pile à combustible sillonnent nos routes, mais les Hyundai Nexo et Toyota Mirai sont disponibles à la vente.

Côté poids lourds, pour le moment, seul le constructeur Hyundai commercialise son Xcient, un camion-remorque de 36 tonnes. Un autre modèle à trois essieux le suivra dans deux ans. Avec leur autonomie de 400 km, ils suffisent largement pour une utilisation à travers tout le pays.

La crise sanitaire a ralenti l’expansion de ces engins écologiques. L’an prochain, quelques dizaines de poids lourds devraient s’ajouter à la flotte existante. Selon Beat Hirschi, responsable de cette technologie chez Hyundai, la capacité de production de ces véhicules passera rapidement de 2200 à 5000 par an.

Leur mise à disposition dépend des certifications. Il sait de quoi il parle, puisqu’il était chargé des poids lourds pour la Coop. Il nous donne l’exemple des fixations des réservoirs sur la partie antérieure de la structure de chargement: ils doivent résister à une décélération de 6 g. Les demandes des transporteurs varient également beaucoup.

Tout cela, en plus de la crise sanitaire, a un peu ralenti le déploiement de parcs plus importants. Ce n’est que partie remise, les grands utilisateurs que sont la Coop et la Migros sont au nombre des convaincus. L’enjeu consiste à disposer de suffisamment de H2, à sécuriser l’approvisionnement tout en multipliant les camions. Le processus entame sa deuxième phase sur

un rythme accéléré.