La Suisse doit-elle hurler avec les loups?

Certains voudraient que la Suisse traduise son indignation à l’encontre des violations des droits de l’homme commises par le régime des Mollahs en reprenant à son compte toutes les sanctions de l’Union européenne. Mauvaise idée.

Cela fait 50 ans que l’Iran est sous sanctions sans autre résultat que la radicalisation de son régime. On voit mal ce que l’ajout de sanctions suisses pourrait bien apporter, sinon la perte de la plus-value suisse: les bons offices qui nous permettent de garder le contact et de parler des droits de l’homme lorsque les ponts sont coupés avec tous les autres. Sur sept mandats suisses de puissance protectrice, cinq concernent l’Iran (Egypte, Arabie saoudite, Canada, USA). Quel intérêt y aurait-il à mettre ces mandats en péril par une position alignée qui conduirait l’Iran à considérer, comme le fait déjà la Russie, que la Suisse a cessé d’être neutre et à passer désormais par la Turquie pour négocier des accords.

Les mêmes voudraient que la Suisse isole l’Iran tant que ce pays n’aura pas retiré la peine de mort de son Code pénal. La même exigence est-elle appliquée à l’égard des Etats-Unis? Si la Suisse ne veut pas perdre toute influence sur le monde, elle doit faire ce que les autres ne peuvent pas faire. Bons offices ou hurler avec les loups, il faut choisir.