«L’avenir sera fait de solutions multiples»

CARBURANT • L’Europe propose d’interdire les moteurs thermiques dès 2035. Pas si vite! Ce n’est pas encore décidé et cette technologie évolue. Interview du patron de Mazda Suisse Matthias Walker.

  • Le patron de Mazda Suisse estime que la clientèle va encore vouloir des moteurs thermiques. PHOTOS DR

  • Diversification: le CX-60 est lancé en plug-in hybride, puis aura un 6 cylindres diesel et enfin à essence.

  • Architecture: le nouveau produit de Mazda est prévu en variante 4x4, chère aux Suisses.

    Architecture: le nouveau produit de Mazda est prévu en variante 4x4, chère aux Suisses.

A l’heure où l’interdiction des moteurs thermiques est dans les tuyaux, on fait le point avec Matthias Walker, patron de Mazda Suisse.

GHI: Quel et le crédo de la marque en matière de carburant?
Matthias Walker:
Nous prônons une approche multisolutions. Nous sommes convaincus que nous avons besoin, au niveau mondial, de plusieurs outils pour avoir la technologie juste au moment juste. C’est pour cela que nous ne lâchons pas le moteur à combustion. Nous continuons de le développer, nous allons lancer une nouvelle génération de diesel, suivie par l’essence, sur le nouveau SUV CX-60 et l’an prochain le CX-80.

– Et l’électrique?
Bien sûr, nous y croyons aussi. Nous avons déjà le MX-30 et d’autres produits vont suivre. Mais, nous croyons aussi aux autres solutions, d’ailleurs nous lançons le CX-60 en hybride rechargeable (en octobre). Chaque lancement ou facelift nous permet d’améliorer peu à peu nos moteurs. Dès 2025 nous aurons une nouvelle architecture châssis entièrement modulable pour les voitures électriques.»

– Et dans quels pays y a-t-il une demande pour les moteurs thermiques?
Nous en avons particulièrement besoin aux Etats-Unis et en Amérique du Nord, mais en Europe aussi. Si on regarde le court et le moyen terme, les clients veulent encore le moteur à combustion.

– Qu’en est-il des projets d’interdire les moteurs thermiques en 2035, ou plus tard selon les demandes de l’Italie et de l’Allemagne?
Bien sûr nous prenons en compte les circonstances, mais pour le moment aucun Etat n’a approuvé ces mesures. Nous observons la situation de près. Nous ne misons pas tout sur l’électrique, nous voulons la solution adéquate pour chaque situation.

– Beaucoup de constructeurs les laissent de côté, alors pourquoi des 6 cylindres?
Simplement parce qu’il y a un marché. Et nous avons une solution très pointue sur le plan des émissions de CO2, loin devant la concurrence.

– Qu’en est-il de la multiplication des assistances, de la conduite autonome?
Nous avons des collaborations, notamment avec Toyota pour l’intelligence embarquée. Notre marque cherche à faire des choses dont les clients ont besoin, qu’ils désirent. D’ailleurs, il y a eu un test de l’ADAC (l’équivalent du TCS en Allemagne) sur l’interaction homme-machine et Mazda est arrivée en tête. C’est intuitif. La question est: c’est bien d’avoir plein de choses, mais est-ce que cela aide le conducteur? Nous réalisons ce que les clients demandent. Or, pour le moment, la conduite autonome, par exemple, n’est pas un désir exprimé.

– Avec des moteurs thermiques, ne craignez-vous pas les pénalités CO2?
Je dirais les choses autrement: nous faisons le mieux possible avec l’électrification, avec toutes les technologies, pour émettre le moins de CO2 dans l’air. Les pénalités sont juste une conséquence.

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