Addition salée pour les restos genevois

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

GASTRONOMIE • Le nombre de restaurants est en forte baisse en Suisse. Selon la faîtière GastroSuisse et le service de recouvrement Creditreform, 2200 établissements ont été radiés du registre du commerce en 2017, dont 684 pour insolvabilité. C’est 3,5 fois plus qu’en 2016. Un triste record qui cache deux réalités: le nombre de faillites affiche une hausse de 4,4% et, plus inquiétant encore, la création de nouveaux établissements est en chute libre de 25%. Les cinq cantons les plus touchés sont le Tessin, Berne, Lucerne, Zurich et... Genève.

Pour GastroSuissse, la cause est clairement identifiée: la force du franc suisse. La faîtière va un peu vite en besogne. En effet, les maux qui plombent les chiffres d’affaires des restaurants sont malheureusement un peu plus complexes. Pour s’en convaincre, il suffit de se balader à Londres, Paris, Bruxelles ou Amsterdam. Quel est le constat? Les concepts innovants sont légion. A Genève, les trop rares restaurateurs qui proposent une offre originale de qualité ne sont pas à plaindre, ils doivent souvent refuser du monde. Eux, ne sont pas concernés par le marasme ambiant. Ils ont compris que la clientèle était prête à s’accommoder de tarifs surévalués pour autant qu’elle y trouve son compte dans son assiette. Et en salle! Voilà, l’autre problème. Le service laisse souvent à désirer. Pas un sourire, une connaissance limitée de la carte, dix minutes d’attente pour régler l’addition, l’expérience client s’avère souvent calamiteuse. Pour sortir du creux de la vague, les restaurateurs genevois doivent d’abord se remettre en question. Ils pourraient commencer par tester ce qui se fait dans les grandes capitales européennes afin de s’en inspirer. Car le client n’est plus dupe…