Salaires: les faits face aux idées reçues

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STATISTIQUES • C’est l’histoire de trois fables racontées à longueur de journée au café du commerce. Et qui, à force d’être répétées, finissent par être communément admises. La première? Les grands méchants patrons n’augmentent pas les salaires alors que tout est plus cher! Ils ne pensent qu’à s’en mettre plein les poches. C’est faux! Et c’est l’Office fédéral de la statistique (OFS) qui l’affirme dans sa dernière enquête. Ces quatre dernières années, le salaire médian a augmenté de 5%. Et ce malgré une évolution négative de l’indice des prix à la consommation, une croissance économique faible, des heures de travail à la baisse et un franc fort handicapant.

Deuxième idée reçue? Les écarts salariaux augmentent. Les riches, ces salauds, gagnent toujours plus et les pauvres ne reçoivent que les miettes. A Genève, comme ailleurs en Suisse, cette affirmation est erronée. Depuis 2014, les salaires des 10% les moins bien payés ont crû de 9,9%. Pour les salariés du haut de l’échelle, l’augmentation n’a été que de 6,3%. Entre 2008 et 2016, l’écart global entre les salaires les plus élevés et les salaires les plus bas est passé d’un facteur de 2,7 à 2,6.

Troisième allégation? Les différences de salaires entre les hommes et les femmes stagnent. Selon l’OFS, elles sont passées en quatre ans de 12 à 11,5% en défaveur des secondes. Mais la méthode de calcul est discutable puisque l’enquête met tous les domaines professionnels dans le même panier, sans prendre en compte des caractéristiques structurelles, telles que la formation, les qualifications, la fonction ou encore le niveau de responsabilité. En comparant ce qui est comparable, on se rendrait rapidement compte que les différences de salaires entre les hommes et les femmes appartiennent davantage au fantasme.