Concierges de luxe

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  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

Encore une zone d’ombre embarrassante dans la tumultueuse relation entre la Fondation du Stade de Genève (Fondation) et le Servette FC (SFC). La première équipe grenat n’a toujours pas de bail de club résident. Une anomalie à la genevoise. Une de plus, après la Rolls-Royce des pelouses transformée en champ de patates ou usine à champignons et les interminables négociations sur les frais d’entretien et de fonctionnement d’une enceinte déclarée pourtant d’utilité publique. Ce statut justement permet à la Fondation de recevoir, chaque année, une substantielle subvention du canton. On parle d’environ 1,7 million. De quoi largement lui permettre de favoriser, comme le précisent ses règlements, le Servette FC. Dans les faits, rien de tout cela. Au contraire. Après 30 mois de vaines négociations, l’état d’exception est devenu la règle. C’est d’autant plus grave, qu’aucun club sportif de l’élite ne peut planifier sa saison et respecter un budget sans bail.

Dans ce casse-tête qui tourne à la mascarade, l’argent est une fois de plus le nerf de la guerre. Le problème, c’est aussi que la Fondation évolue dans un univers clos qui exacerbe les tensions. La preuve? Savez-vous qui siège au Conseil de Fondation? Non. Rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul ou la seule. Pour garantir la bonne gestion d’un bien public aussi important, la transparence est nécessaire. Surtout lorsqu’on veut que le Stade de Genève soit celui de tous les Genevois. Dans le cas contraire, on se comporte en concierge de luxe. Ce dont absolument personne n’a besoin.