Désarmant

  • Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

    Giancarlo Mariani, rédacteur en chef.

«Il faut armer les agents de police municipale!» C’est ce que réclame l’initiative déposée par Eric Stauffer et son nouveau parti Genève en Marche. Au-delà d’une évidente stratégie électoraliste, le débat mérite d’être mené. Ne serait-ce que pour savoir ce que les autorités et la population attendent aujourd’hui d’une police de proximité. Exiger le port d’armes à feu pour les agents de police municipale (APM), vouloir les former et les équiper comme des policiers pour répondre notamment à des menaces terroristes est une affaire très délicate. Régalienne. Dans tous les cas, une telle évolution ne peut se faire sans (re)définir au préalable la mission et le territoire d’intervention. Bref, sans passer en revue compétences et arsenal législatif. Et surtout, sans obtenir l’accord des APM, ce qui semble loin d’être acquis. Sans ce travail préparatoire indispensable, les APM se sentiraient désarmés même avec des flingues à la ceinture. N’oublions pas non plus que, ces dernières années, les autorités ont déjà fortement renforcé et valorisé les tâches de ceux qu’on surnommait, il n’y a pas si longtemps, les «garde-platanes». C’est dire si les choses ont déjà beaucoup évolué. Rien ne s’oppose à ce que cela continue. Le tout, en gardant bien à l’esprit que les moyens mis en œuvre pour assurer la sécurité des citoyens doivent être multiples et complémentaires. Autrement dit, la sureté ne passe pas uniquement par les armes à feu. La preuve? Sauf erreur, le dernier coup de feu tiré par un policier à Genève remonte à février 2016. C’est dire.