Réflexe local

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La Ville de Genève ne joue pas la carte de l’embauche de chômeurs résidents. Chiffres à l’appui, c’est ce que dénonce le ministre de l’Emploi Mauro Poggia. Au-delà des querelles statistiques, notons que ni l’administration municipale ni celle de l’Etat ne remettent en cause le principe de préférence cantonale. Impensable, au début des années 2010. A l’époque, souvenez-vous, à sa seule évocation l’écrasante majorité des élus se bouchait nez et oreilles, criait à la discrimination nauséabonde et au populisme. Les mentalités ont bien évolué. Au point même que la pratique genevoise fait désormais école dans le pays. Timidement certes, en version light, mais elle fait son chemin. Il faut dire que la votation sur l’immigration de masse du 9 février 2014 est passée par là. Depuis, chacun se dote de nouvelles directives. Essaie de convaincre ou de contraindre le secteur public et privé à annoncer les postes vacants à l’Office cantonal de l’emploi (OCE) local. Une manière de valoriser au passage le travail de ses conseillers en personnel. Et de s’apercevoir que qualité du CV et lieu de résidence peuvent faire très bon ménage. Pour s’en convaincre, les employeurs n’ont d’ailleurs qu’à adopter le réflexe OCE. Autrement dit, consulter l’office local de placement avant de publier une annonce d’emploi. Nul pour l’heure ne peut certifier que cela permettra de faire baisser le chômage. Mais cela donnera au moins aux autorités la possibilité de tirer un premier bilan et d’instaurer avec les habitants du canton un véritable climat de confiance et d’espoir. Surtout, ne pas entendre la population pourrait se payer au prix fort dans les urnes. Personne n’est à l’abri d’un 9 février bis, bien plus dévastateur que le premier.