Triple sanction

  • Voiture de Police

    Voiture de Police

Dura lex, sed lex. D’accord sur le principe. La loi est dure mais c’est la loi. A fortiori pour les forces de l’ordre. Reste que condamner des policiers en intervention urgente parce qu’ils n’ont pas respecté la limitation de vitesse, grillé un feu rouge ou incorrectement réclamé la priorité à un carrefour (lire en page 5) peut relever de la sanction absurde. Tout au moins, d’un système avec des accents de cruauté envers ses propres forces de l’ordre qu’il faut corriger.

En effet, comment voulez-vous traquer efficacement le délinquant ou le cambrioleur multirécidiviste, le braqueur en fuite ou l’agresseur violent avec la crainte d’être sanctionné pour infraction à la Loi sur la circulation (LCR). Incompréhensible. Bien entendu, assurer la sécurité des citoyens et leur venir en aide doit se faire avec toute la prudence requise par les circonstances mais pas avec un carcan juridique aussi pénalisant. Pas avec ce qu’il faut considérer comme une triple peine.

Car l’agent condamné l’est souvent sur trois plans. Sur le plan pénal d’abord avec une justice méga-restrictive à la main lourde. Sur le plan disciplinaire ensuite. Là, la hiérarchie sait faire preuve de plus de tempérance et de soutien. Enfin, sur le plan privé. Oui, oui… Lorsque, par exemple, le permis de conduire est retiré à un policier, cela affecte aussi sa vie privée. Il n’existe aucune distinction entre permis de conduire professionnel et privé.

Entraver et accabler de la sorte des policiers dans l’exercice de leur fonction, ce n’est certainement pas les placer dans les meilleures conditions pour servir et protéger au mieux la population. Un bon système est celui qui donne des coups d’avance aux policiers, pas celui qui prend le risque de les retarder. Et cela particulièrement dans leurs interventions les plus délicates.