Chère Eveline, Genève ne vous dit pas merci!

  • Fabio Bonavita

    Fabio Bonavita

EMPLOI • Tout le monde l’avait prédit lors de la mort  du secret bancaire en 2009. Pourtant, Eveline Widmer-Schlumpf avait tenté de noyer le poisson en affirmant que les emplois n’étaient pas menacés. Huit ans après, les prophéties de l’ex-conseillère fédérale se vérifient-elles? Pas du tout. Le marasme se poursuit avec des wagons de licenciements sans fin. En 2016, on comptait 101’400 salariés dans le secteur bancaire helvétique. Une baisse de 1,6% par rapport à 2015, soit 1660 postes biffés. La dernière étude «Moniteur Employeurs Banques 2017» démontre que pour 98% des responsables du personnel des établissement bancaires, le foisonnement réglementaire reste la préoccupation majeure. Vient ensuite le contexte actuel des taux d’intérêt qui, en raison du manque de visibilité qu’il induit, confronte les banques à des défis majeurs. Depuis quelques années, on assiste à un véritable délire bureaucratique. Les contraintes politiques se succèdent: durcissement des règles régissant la saisie du temps de travail; quotas de représentation par sexe ou quotes-parts indicatives pour les femmes; protection renforcée des collaborateurs plus âgés contre le licenciement; et contrôle des salaires par l’Etat. Autant de bâtons dans les roues des banques qui doivent également faire face à une concurrence internationale qui s’intensifie. Londres, mais surtout Francfort et Singapour se profilent de plus en plus comme des adversaires de poids. Les banques suisses n’ont plus le choix. Elles doivent se digitaliser de toute urgence pour retrouver un avantage stratégique. L’enjeu est de taille puisque Genève compte encore 22’200 postes dans ce secteur. Ce qui fait de la Cité de Calvin la deuxième place financière du pays. Maigre consolation.