DANGER • Comment ne pas tomber dans le panneau? Dotés d’un évident charisme, les entrepreneurs illusionnistes affichent un réseau musclé constitué de personnalités politiques, de quelques people et d’ambitions démesurées. Leur point en commun? Ils veulent changer le monde. Pourtant, il ne s’agit souvent que d’une grossière stratégie visant à entraîner de nombreux investisseurs dans leur chute égocentrique. En Suisse romande, c’est Pascal Jaussi qui a récemment défrayé la chronique. Les faillites retentissantes de Swiss Space Systems et de sa filiale S3 Solutions ont fait perdre plusieurs millions de francs aux amoureux de l’espace. A ceux qui rêvaient, comme le promettait l’entrepreneur, de pouvoir effectuer un vol zéro G ou de participer à la mise en orbite de petits satellites. Démocratiser l’espace! C’était le slogan de celui qui aura grugé tout son monde de 2012 à 2017. Ce type de profil n’est malheureusement pas unique. Aux Etats-Unis, dans un autre registre, le patron de Tesla, Elon Musk, est également un illusionniste chevronné.
Certes, la technologie développée par la firme américaine est géniale, mais la réalité des chiffres est moins lumineuse. Lors du dernier exercice, la société a accumulé 330 millions de dollars (320 millions de francs) de pertes, 282 millions (273 millions de francs) à la même période un an plus tôt. Pas fameux. Cet été, Elon Musk, après s’être lancé dans les batteries, les trains à lévitation et la conquête spatiale, a annoncé vouloir proposer un service de streaming musical. Les effets d’annonce et la dispersion sont les deux mamelles des illusionnistes des temps modernes. Les médias en raffolent, les élus les suivent et les petits investisseurs trinquent…