Robotisation: et si on arrêtait de délirer?

  • Fabio Bonavita, journaliste.

    Fabio Bonavita, journaliste.

TRAVAIL • Les robots débarquent! Et c’est une catastrophe pour l’humanité! Les films d’anticipation nous avaient pourtant mis en garde. Les machines nous tueront! Bon, c’est déjà le cas, pensons aux drones de l’armée américaine. Elles vont aussi nous battre aux échecs, cela s’est aussi produit mais c’est moins grave. Et ces drôles de créatures d’acier voleront nos boulots!

Horreur et damnation, nous sommes foutus. Enfin, pas vraiment. La robotisation et la numérisation qui touchent tous les secteurs ne sont pas des révolutions! Mais des évolutions et ça change tout. Une étude du groupe de réflexion Avenir Suisse l’affirme, malgré les avancées technologiques, il y a des réalités qui ne changent pas: le taux de chômage reste faible, le télétravail stagne tout comme le nombre d’indépendants. Les grandes promesses de polarisation du marché de l’emploi ne se réalisent donc pas. Les fameux «experts» adeptes des scénarios pessimistes répondront: «Cela va venir, on va assister à un chamboulement complet, la plupart des emplois actuels vont disparaître!» Des prophéties qui s’apparentent parfois aux dix plaies d’Egypte. Mais, dans les faits, si le développement de l’intelligence artificielle est une réalité incontestable, il n’y a aura pas de «robocalypse».

Pour les auteurs de l’§§étude, la numérisation offre des circonstances favorables pour augmenter la productivité et les revenus, et créer de nouveaux emplois. Les robots sont donc les bienvenus. Au lieu de se demander combien d’emplois la robotisation va tuer, il serait bien plus approprié d’adapter notre système de formation aux défis de la numérisation. Car le grand écart entre les bancs d’école et la pensée numérique est la seule véritable menace pour les générations futures.