Expo de cadavres: Genevois complices de l’Etat!

BODY WORLDS • L’exposition Body Worlds qui s’est tenue depuis septembre dernier à Palexpo, propriété de l’Etat, exhibait de vrais cadavres plastinés. Bien avant son ouverture, des voix se sont élevées auprès du Conseil d’Etat par des interpellations de députés et des courriers de citoyens, questionnant sa légalité ou demandant son interdiction de manière documentée en référence au Code pénal suisse ou à la Constitution genevoise.

C’est de la responsabilité de l’Etat dont il est question ici. En exposant de vrais cadavres dans un but lucratif dans un lieu financé par l’Etat, nous nous retrouvons complices, contraints d’une affaire commerciale qui blanchit ses infractions aux droits humains sous couvert pseudo-scientifique. Scandalisé qu’un tel événement puisse avoir lieu à Genève, le conseiller d’Etat Mauro Poggia, en tant que citoyen, s’est adressé au procureur général en dénonçant notamment l’importation illicite en Suisse de cadavres et de restes de personnes décédées (GHI du 20.09.17). Il lui a clairement demandé d’investiguer afin de connaître l’identité de chaque cadavre exposé. Plus de deux mois se sont écoulés et nous sommes sans nouvelle de cette dénonciation.

Seul le Conseil d’Etat a répondu aux demandes d’annulation formulées par des députés. Si le gouvernement avait les prérogatives pour interdire Body Worlds, il a admis que l’exposition choquait mais qu’elle ne constituait cependant pas un trouble à l’ordre public du moment qu’elle se déroulait dans un lieu fermé. En réalité, la réponse de l’Etat transmet un message inquiétant. A savoir qu’à Genève, il est possible d’importer n’importe quoi, d’exposer n’importe quoi, de faire de l’argent avec n’importe quoi, du moment que cela se passe dans un lieu fermé, quand bien même celui-ci appartient à l’Etat et que son accès est soumis à paiement. Que dire de la direction de Palexpo qui a tout récemment fait retirer des plants légaux de chanvre aux Automnales pour ne pas heurter le jeune public? Pourtant, les visiteurs sont dans un lieu fermé et ont payé leur entrée? Faut-il en déduire que les cadavres sont plus lucratifs?

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