«Les commerçants doivent innover»

COMMERCE • A Genève, les fermetures de petites enseignes se multiplient à une vitesse inquiétante. Comment inverser cette tendance? Entretien avec Fabienne Gautier, présidente de la Fédération du commerce genevois. Interview.

  • Dans le quartie de la gare, les enseignes ferment les unes après les autres. FRANIS HALLER

    Dans le quartie de la gare, les enseignes ferment les unes après les autres. FRANIS HALLER

  • Dans le quartie de la gare, les enseignes ferment les unes après les autres. FRANIS HALLER

    Dans le quartie de la gare, les enseignes ferment les unes après les autres. FRANIS HALLER

  • Dans le quartie de la gare, les enseignes ferment les unes après les autres. FRANIS HALLER

    Dans le quartie de la gare, les enseignes ferment les unes après les autres. FRANIS HALLER

GHI: Arcades vides, tourisme d’achat, boom du commerce en ligne, les petits commerces sont-ils condamnés? Fabienne Gautier: Oui, s’ils ne réagissent pas en modifiant leur concept. Les petits commerces doivent totalement se réinventer.

– Comment jugez-vous la situation actuelle? Dramatique?

– Dramatique non, mais la situation est difficile, spécialement dans certains domaines car l’offre est celle d’une grande capitale. Je pense tout spécialement au secteur de l’habillement. A contrario, on voit beaucoup d’arcades du type concept store qui s’ouvrent, ou dans les métiers de la bouche une évolution pour des produits bio avec des corners qui offrent de la restauration. Le commerce de détail évolue vite, il faut s’adapter à la demande ce qui n’est pas toujours facile pour un commerçant classique.

– Avez-vous des chiffres confirmant vos propos?

– Non, mais notre fédération note chaque année, lors de l’envoi de sa cotisation, que des courriers lui reviennent en retour pour cessation d’activité notamment.

– A la rue du Mont-Blanc, il y a une demi-douzaine d’arcades vides. Le marasme touche désormais aussi les artères les plus fréquentées!

– Effectivement, bon nombre de rues au centre-ville, particulièrement sur la rive droite, ont des arcades vides, mais elles sont souvent petites ou n’offrent pas un accès facile pour une clientèle exigeante. Et la rue du Rhône et les Rues Basses sont les adresses recherchées en priorité par les grandes enseignes et les noms prestigieux.

– Autre nouveauté, les grandes enseignes comme OVS, Vögele ou Schild, jettent aussi l’éponge. Cela vous inquiète-t-il?

– Toutes ces enseignes proposent exclusivement de l’habillement. Genève veut offrir les mêmes marques que l’on trouve dans une grande capitale, malheureusement elles ne se sont pas assez différenciées. Je pense qu’il faut diversifier. A titre d’exemple, j’avais remarqué une veste dans une vitrine. La vendeuse m’a expliqué que c’était une marque serbe, et l’imprimé était inspiré du folklore local. Cette anecdote m’a séduite. De surcroît, Genève offre un tourisme de congrès, mais malheureusement, elle n’arrive pas à drainer le tourisme de loisirs.

– Quelles sont les solutions qui existent pour éviter un naufrage généralisé du commerce de détail?

– Pour les petites surfaces, seules les solutions mutualisées apporteront une aide certaine. Certains coûts d’investissement sont trop lourds pour elles. En utilisant les outils qui sont en train d’être développés par la Direction générale du développement recherche et innovation dans le cadre du Plan Commerce (Stratégie économique 2030), ces petits commerces peuvent trouver des solutions.