«Pas besoin d’être propriétaire pour reconnaître et apprécier l’importance de ces journées du patrimoine», résume d’emblée Rémy Pagani, conseiller administratif en charge du Département des constructions et de l’aménagement (DCA) à la Ville de Genève. «Chaque année, cette manifestation culturelle est très courue par un large public, à tel point qu’il arrive que nous devions refuser du monde.»
Ce sera sans doute aussi le cas lors de cette très prometteuse 25e édition. Placée sur le thème «Sans frontières», celle-ci joue la carte des visites à saute-frontière, «donnant à découvrir au passage une Genève multiple et un canton frontière ouvert sur le monde», se réjouit Rémy Pagani.
Sites exceptionnels
Concrètement, le public pourra notamment découvrir des sites industriels exceptionnels au fil du Rhône et des nombreux cours d’eau qui traversent le canton. Comme l’ancienne STEP d’Aïre, conçue par l’architecte George Brera dans les années 1960. Plus loin, le barrage binational de Chancy-Pougny se dresse comme une véritable «cathédrale électrique». L’ouvrage a été construit durant l’entre-deux-guerres pour exploiter le potentiel énergétique du fleuve.
Arrivée du téléphérique: concours architectural
Les relations étroites entre communes genevoises et françaises seront également mises en valeur du côté de Veyrier. Particulièrement là où le cimetière israélite tire parti de la frontière pour contourner la loi en vigueur et enterrer ses morts à sa convenance. Un peu plus loin, le téléphérique du Salève permet d’admirer d’un simple coup d’œil le Grand Genève depuis la remarquable station d’arrivée. Due à l’architecte-urbaniste Maurice Braillard, elle va bientôt connaître une nouvelle mue suite à un récent concours, dont les planches seront exposées à la station supérieure.
Château de Voltaire
A l’autre extrémité du canton, l’aéroport de Genève, une des plus anciennes plateformes aéroportuaires du Vieux continent, se fera une joie de montrer à quel point il est en constante évolution. Non loin de là, le château de Voltaire à Ferney, récemment restauré, ouvrira lui aussi généreusement ses portes. Celui qui était surnommé l’«aubergiste de l’Europe» y a passé les vingt années les plus fécondes de son existence et y a accueilli, entre autres, l’élite intellectuelle de l’Europe entière.
Pas question ici de tenter de résumer le programme très étoffé de la manifestation, juste l’envie de rappeler que, comme Voltaire, ce week-end il faudra avoir un pied à Genève et l’autre en France voisine pour parvenir à réellement dépasser toutes les frontières géographiques, politiques, sociales et culturelles. Et vérifier au passage à quel point le patrimoine culturel de notre région est riche et mérite d’être préservé.
Renseignements et programme: www.journeesdupatrimoine.ch