Les paysans genevois ont su résister au tourisme d’achat

AGRICULTURE • Le Cercle des agriculteurs de Genève, qui fête ses 150 ans, a réussi à valoriser une production locale de qualité. Et à prouver que manger local est sain pour le porte-monnaie et la santé.

  • Les paysans vendent parfois eux-mêmes leurs produits sur les étals

    Les paysans vendent parfois eux-mêmes leurs produits sur les étals

Le terroir genevois regorge de produits sains et de qualité! La production locale est en effet mise en valeur grâce au Cercle des agriculteurs de Genève et environs (CAGE), qui en cent cinquante ans d’existence, s’est adapté au marché, permettant de satisfaire le ventre et le porte-monnaie des consommateurs genevois. Ces derniers peuvent se procurer des produits de qualité et de saison tout en favorisant l’économie et l’emploi du canton.

A la sauce genevoise

«Le CAGE a su valoriser les produits locaux en diversifiant sa production mais aussi en s’adaptant à l’évolution des mœurs en luttant contre le tourisme d’achat, confie son directeur John Schmalz. Il était nécessaire de dynamiser l’agriculture genevoise, soumise à une forte pression du fait de l’exiguïté du territoire cantonal et de la proximité du marché français. D’ailleurs ce qui permet de faire vivre l’agriculture aujourd’hui, ce sont aussi les 500 produits labellisés GRTA (ndlr: Genève Région Terre Avenir) .»

Concrètement, comment les producteurs se sont-ils adaptés à l’ouverture des frontières et ont-ils valorisé leurs productions locales? «Le CAGE, qui fête cette année son 150e anniversaire, survit grâce à son dynamisme, explique-t-il. Les paysans quittent leurs champs pour aller vendre en vrac, sur les étals des commerces, au marché ou directement chez vous les produits de leurs fermes. Ils ont aussi su s’adapter au marché et à son évolution, par exemple en installant des distributeurs de fleurs, pains ou fruits au centre-ville permettant de satisfaire le citadin stressé. Il s’est aussi affranchi des intermédiaires gloutons en vendant à des prix raisonnables sa production labellisée, par Internet ou dans les commerces locaux. Enfin, il s’est modernisé en offrant au consommateur la possibilité de se «téléporter» virtuellement dans les caves genevoises pour suivre l’évolution du millésime commandé.»

De quoi satisfaire au passage les huit générations d’exploitants futés du CAGE qui, depuis cent cinquante ans, transmettent aux prochaines générations leur savoir avec une lame bien affûtée.

Les richesses du terroir

Quel régal de manger une côte de bœuf de Meinier, un coq de Satigny, un agneau de Vessy ou un filet de bison de Collex-Bossy! Des pièces nobles que l’on ne trouve plus uniquement au restaurant mais dans des guinguettes près des producteurs. Et que dire des excellents crus de nos six coteaux, régulièrement distingués lors des concours internationaux? Et saviez-vous que les orges produits localement permettent aux brasseurs de la place de réaliser des bières artisanales d’exception grâce à la malterie de Satigny? Une filière céréalière qui est aussi du pain bénit pour nos artisans boulangers.