Cementerio del Norte, à Manille, capitale des Philippines: un cimetière d’un million de personnes reposant sous terre. Un lieu presque banal… excepté les milliers d’indigents sans logement qui partagent la dernière demeure des morts. Eh oui! Les stèles sont utilisées comme couchages et les tombeaux comme chambres. De pauvres hères y mangent, dorment, étendent leur linge entre les tombes, jouent sur Internet et… prient. Une nécropole mystérieuse! Un quartier en somme, même si cela ressemble plus à un ghetto de nécessiteux. Oui, ces gens sont considérés comme des «parias» de la société. Ce bidonville entre ciel et terre, entre vivants et morts, grouille pourtant de vie. Qui ne tient qu’à un fil, tant la misère y est grandissante, cruelle, palpable. Chez nous, les cimetières se vident. Sous d’autres latitudes, ils deviennent des habitations. Lorsque la vie ne fait plus de cadeau, la proximité des morts et de leurs tombes peuvent être un confort, un abri, une protection. Fragiles, mais bien réelles. Ainsi vont nos vies…
Ma maison? Au cimetière!
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Sandra widmer joly Journaliste, célébrante laïque en funérailles