Quelles perspectives économiques pour 2019?

CONJONCTURE • A Genève, les douze mois à venir s’annoncent mitigés. Certes, la croissance devrait s’approcher des 2%, mais avec peu d’impact sur la baisse du taux de chômage et la progression des salaires.

  • L’économie genevoise devrait vivre une année de transition. 123RF/GEKASKR

    L’économie genevoise devrait vivre une année de transition. 123RF/GEKASKR

Mi-figue, mi-raisin, voilà le sentiment général à propos de l’économie genevoise en 2019. Si pour l’instant, l’optimisme reste de mise, les inquiétudes ont tendance à se multiplier depuis quelques semaines. Selon la Banque cantonale de Genève (BCGE), le canton devrait enregistrer une croissance de son produit intérieur brut (PIB) de 1,7% cette année. Loin des 2,9% attendus en 2018.

Pour sauver les meubles, Genève s’appuiera encore et toujours sur l’horlogerie et la chimie. Deux secteurs majeurs qui misent sur l’exportation. Concernant l’immobilier, les prix témoignent d’une demande toujours vigoureuse. Les experts de la BCGE sont plus inquiets en ce qui concerne les surfaces commerciales: «Le recul est de 5,1% en moyenne en 2018, en raison du nombre élevé de surfaces vacantes, à savoir 227’000 m2, en progression de 44% sur un an.» Une tendance qui devrait se poursuivre cette année.

Stagnation des salaires

Autre source d’inquiétude, la quasi-stagnation des salaires. Selon les économistes de Credit Suisse, les entreprises préfèrent miser sur les créations de postes plutôt que d’augmenter les revenus. Pour rappel, les augmentations de salaires ont été relativement faibles depuis la crise financière de 2008, avec des progressions inférieures à 1% par an. En 2019, les experts de la grande banque tablent sur une hausse de 0,3% des revenus réels. Rien de spectaculaire à l’horizon. Même constat en ce qui concerne le taux de chômage genevois. Selon les dernières prévisions du Groupe de perspectives économiques, il devrait rester stable aux alentours de 4,4%. Les autres menaces planant sur l’économie genevoise et plus globalement helvétique sont connues: une nouvelle crise de l’endettement en Europe, la guerre commerciale initiée par le président américain Donald Trump et la mise en place du Brexit. Autant de dangers qui auront inévitablement une influence sur la bonne marche des affaires.

Rudolf Minsch, chef économiste d’economiesuisse, pointe un autre risque: «Des réglementations supplémentaires et les incertitudes concernant les relations institutionnelles entre la Suisse et l’Union européenne pourraient aussi réduire la croissance de l’économie helvétique.»