Zones industrielles: une révolution en marche

D’ici à 2030, Genève aura transformé les espaces dédiés aux industries en écoParcs. Une première suisse! Pour y parvenir, le canton mise sur l’industrie 4.0 et une gestion participative des activités sur site. Meyrin, Vernier, Vernets, Acacias, Plan-les-Ouates et Satigny sont les principales communes concernées.

  • Dans la zone Zimeysa, un parking à étages remplacera les places de parc à ciel ouvert. DR

    Dans la zone Zimeysa, un parking à étages remplacera les places de parc à ciel ouvert. DR

«Pour les entreprises, ces changements constituent une opportunité»

Alexandra Rys, membre de la direction de la CCIG

De la ferraille, des poids lourds, des amoncellements de déchets, cette image des zones industrielles appartiendra bientôt au passé. Place aux écoParcs! Leur particularité? Ils visent à concilier l’activité économique à la protection de l’environnement et à la qualité de vie. Un projet ambitieux qui devrait se terminer en 2030.

Ecologie industrielle

Faisant de Genève le premier canton suisse à concrétiser une telle révolution. De quoi réjouir Yves Cretegny, directeur de la Fondation des terrains industriels (FTI): «Le but de cette démarche est de garantir une viabilité économique des entreprises et la diversité des emplois tout en permettant une utilisation maîtrisée du territoire et des quartiers industriels de qualité. Par le biais de notre fondation, des partenariats sont conclus entre les entreprises, les communes et la collectivité afin d’améliorer la qualité et les impacts environnementaux de ces zones.»

Pensées dans leur globalité, et non plus parcelle par parcelle, les écoParcs privilégient désormais les entreprises qui font le choix de l’écologie industrielle. En améliorant, par exemple, la gestion de leurs déchets. Ou en installant des serres sur les toits. Une mutation qui enthousiasme Alexandra Rys, membre de la direction de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG): «Pour les entreprises, ces changements constituent une opportunité de repenser leur modèle d’affaires et leur chaîne de production. Des regroupements d’activité peuvent intervenir. Il est également possible de rendre les zones plus vivantes et de limiter les flux de trafic.»

Poids économique

L’enjeu est de taille puisque le secteur industriel genevois concentre 68’000 emplois et 16% du PIB cantonal. Il englobe notamment l’horlogerie, la mécatronique, les sciences de la vie, la chimie et les technologies de l’information et de la communication. Pour Yves Cretegny, cette diversité implique de miser sur le collaboratif: «Il faut créer des espaces de rencontres pour que les entreprises échangent et apprennent à se connaître. C’est le but de la plateforme genie.ch qui organise périodiquement des ateliers thématiques. Cet outil permet de trouver la bonne personne dans l’entreprise voisine afin de lancer des projets communs.» Comme un espace de restauration ou un parking. Une vision en adéquation avec l’industrie 4.0 qui permet justement une mise en réseau des processus en s’appuyant sur la numérisation.

Second souffle

Question calendrier, les écoParcs du Bois-de-Bay à Satigny, de Plan-les-Ouates et de Riantbosson à Meyrin, disposent déjà de leur commission. Ceux des Batailles, de Zymeysa, de Mouille-Galand et la future zone d’activités mixtes de Meyrin-Satigny devront attendre 2019 pour voir les premiers effets concrets de cette mutation permettant aux zones industrielles de retrouver un second souffle.