CROISSANCE MAîTRISéE

Nous avons, à Genève, un bel aéroport, dont nous avons lieu d’être fiers. Il a traversé le XXIe siècle, contribué à la prospérité et à la notoriété de notre canton. Il est proche de la ville, facilement accessible. Beaucoup d’atouts, c’est vrai.

Mais le site de Cointrin n’est pas extensible à souhait. Coincé le long de la frontière, près des zones habitables, il offre hélas un fort potentiel de nuisances, sonores notamment, aux riverains. Genève n’est pas New York, ni Chicago. C’est une ville de taille très moyenne, et c’est justement pour cela, par l’aspect humain de ses dimensions, qu’il fait si bon y vivre. Nous devons garder, en toutes choses, le sens de la mesure.

Le développement de l’aéroport, lui aussi, doit se plier à cette règle. Depuis une décennie, en très haut lieu, on a trop rêvé d’un immense aéroport international, avec des extensions totalement exagérées. Il n’est, par exemple, par normal que les Lyonnais friands de déplacement intervilles à bas prix viennent prendre leur avion à Genève.

Surtout, la croissance de l’aéroport doit faire l’objet d’un contrôle démocratique. Pas question qu’un cénacle de décideurs économiques se substitue au verdict des citoyennes et citoyens de ce canton. Il n’en va pas seulement de l’avenir de nos transports. Mais de la santé des riverains. De la qualité de vie à Genève. Bref, du bien commun et de l’intérêt public. Ne les laissons pas dans les griffes de quelques bétonneurs.