COMMENTAIRE : Á l'est du nouveau

  • Pascal Décaillet

    Pascal Décaillet

Au début, il s’est agi de piquer le charbon allemand, pays vaincu (croyait-on), ainsi que son acier, sous la douce étiquette de «mettre en commun» ces deux matières indispensables à reconstruire l’Europe occidentale, après la guerre. On a appelé cela la CECA (Communauté européenne du Charbon et de l’Acier). Puis, en 1957, il y a eu le Traité de Rome, le Marché commun. Puis, la Communauté européenne, à douze membres, puis quinze… aujourd’hui vingt-huit membres, sous le nom d’Union européenne.

Vingt-huit, c’est évidemment beaucoup trop, l’élargissement est allé trop vite, on a voulu englober des pays d’Europe centrale et orientale en s’imaginant qu’ils allaient sagement se ranger derrière les valeurs libérales, voire ultra, de l’idéologie de libre-circulation de l’an 2000. On a eu tort! On le voit aujourd’hui avec la Hongrie, la Pologne: confrontés en première ligne à la vague migratoire voulue par Mme Merkel, ces deux pays entendent donner leurs réponses propres à ces flux. En fonction de ce qu’ils sont. Leur Histoire. Leur rapport au voisinage. Définis souverainement, chez eux, Varsovie ou Budapest. Et surtout pas à Bruxelles! De quel droit devrions-nous le leur reprocher?

A l’Est, au demeurant bien plus central qu’il n’y paraît, voici donc du nouveau. Le retour des fiertés nationales. L’affirmation de valeurs qui n’ont pas à être importées d’un conglomérat continental. Bruxelles, avec son arrogance et son déficit démocratique, en reste coi. Revoilà la permanence des vieilles nations. Face aux mirages.