Jouer d’un instrument pour bien vieillir

DÉCLIN COGNITIF • La Haute école de santé de Genève va étudier les bienfaits de la pratique du piano chez les seniors.

  • Durant douze mois, des retraités suivront un entraînement intensif de piano. 123RF/DIRK DE KEYSER

    Durant douze mois, des retraités suivront un entraînement intensif de piano. 123RF/DIRK DE KEYSER

La musique n’adoucit pas que les mœurs. Platon ne serait pas si étonné que cela en sachant que la Haute école de santé de Genève (HES-SO) va étudier les bienfaits de la pratique intensive du piano chez des personnes âgées, novices en musique. L’objectif est clair: combattre le déclin cognitif lié à l’âge, obstacle majeur au vieillissement en bonne santé.

On n’est jamais trop vieux pour apprendre. Cette recherche germano-suisse, soutenue par le Fonds national suisse (FNS) et son équivalent allemand, sera dirigée – pour la partie helvétique – par Clara James, professeure à la HES-SO. Son équipe propose d’examiner les avantages d’une musicothérapie innovante sur des aptitudes habituellement vouées à décliner lors d’un vieillissement normal: la mémoire de travail, les fonctions exécutives, l’écoute dans une ambiance bruyante, la motricité fine, le bien-être, ainsi que la structure et le fonctionnement du cerveau. Pour ce faire, plusieurs personnes en Suisse ou en Allemagne vont être recrutées.

Dispositifs en EMS?

L’étude consiste en un entraînement intensif de piano dispensé par des professionnels à des retraités durant douze mois. Les cours seront donnés en groupes pour favoriser l’échange social. Les données comportementales de bien-être et d’imagerie cérébrale seront comparées à celles de groupes témoins appariés, mais qui ne bénéficieront que d’une initiation musicale théorique. Des résultats probants pourraient soutenir la mise en place systématique de dispositifs d’entraînement musical dans des centres pour aînés et des Etablissements médico-sociaux (EMS).

www.hes-so.ch