Le Vert’lib Michel Matter vise le Conseil des Etats

éLECTIONS FéDéRALES • Actuellement conseiller national, le médecin genevois se sent comme un poisson dans l’eau sous la coupole.

  • Michel Matter a grandi rue Dancet: «Je suis un gosse de Plainpalais!». MP

    Michel Matter a grandi rue Dancet: «Je suis un gosse de Plainpalais!». MP

Cycliste chevronné, le médecin Michel Matter prend le départ d’une course de longue haleine. Il a choisi le GHI pour annoncer sa candidature non seulement au Conseil national mais aussi au Conseil des Etats. Pour rappel, le 22 octobre, le peuple renouvellera les 200 sièges du Conseil national et 45 des 46 sièges du Conseil des Etats. Interview de celui qui entend porter haut et loin les couleurs des Vert’libéraux.

GHI: Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter cette année? Michel Matter: De poursuivre ma tâche à Berne. Je suis heureux sous la coupole. D’où ma candidature au Conseil national mais aussi au Conseil des Etats. L’objectif est d’être un acteur fort des élections fédérales.

– Pourquoi le conseil des Etats? Je veux offrir aux Genevoises et aux Genevois une candidature de consensus. On ne peut pas être le conseiller aux Etats uniquement des locataires! Je veux représenter l’ensemble des habitants du canton. Etre «force de compromis», en ayant toujours l’humain comme fil rouge.

– Vos chances sont minces face au duo Carlo Sommaruga (PS) - Lisa Mazzone (Vert.e.s)… Cela fait seize ans qu’on est dans le monocolore. A mes yeux, il n’y a pas de différence entre les deux. Il est temps de renverser la table.

– Mais, êtes-vous si différent? Au fond, les Vert’lib, est-ce que ce n’est pas un parti d’écolos qui penchent à droite ou un parti libéral teinté de vert? Je dis souvent que nous ne sommes ni de gauche, ni de droite. Cela ne veut pas dire sans idée, bien au contraire! Et, je ne suis ni clanique, ni dogmatique. Il y a de bonnes idées à gauche: j’ai défendu la rente-pont AVS ou encore le salaire minimum. Je me suis d’ailleurs opposé à la motion Ettlin. J’ai toujours défendu les plus vulnérables. D’un autre côté, en tant que membre du Conseil de direction de la Fédération des entreprises romandes (FER) et étant moi-même employeur, je comprends les préoccupations des chefs d’entreprise. Je suis sensible au fait qu’il nous faut une économie forte, synonyme d’emplois et de recettes fiscales. J’appelle à un centre fort. C’est et cela a toujours été ma ligne. Mauro Poggia (ndlr: président du Conseil d’Etat) a dit une fois de moi que j’étais «lisible». C’est-à-dire qu’on peut me suivre sur mes convictions. Je trouve que c’est un très beau compliment.

– Sur quels dossiers voulez-vous mettre l’accent? L’écologie reste au cœur de nos préoccupations. Nos objectifs: éviter le gaspillage; favoriser les énergies renouvelables; progresser sur la question du stockage, avancer sur la transition écologique. Par ailleurs, je suis convaincu que nous devons renforcer nos liens avec l’Europe. Je refuse que la Suisse soit isolée. La santé pour toutes et tous est aussi un combat que j’entends continuer à mener.

– Autant de dossiers que vous auriez pu faire avancer au sein du Conseil d’Etat. Pourquoi avoir renoncé à vous présenter aux élections cantonales alors que vous aviez fait un bon score lors de la partielle, en 2021. La trouille de perdre? Non (rires). J’ai eu une vraie réflexion à ce sujet. Mais, aujourd’hui, je me sens à ma place. Comme dit, je suis heureux à Berne. Mais aussi dans ma vie professionnelle. Que ce soit dans mon cabinet auprès de mes patients. Ou à la tête de l’association des médecins du canton de Genève (AMGe).

– Vous souhaitez rester à Berne pour défendre les médecins? Je défends surtout les assurés! Les primes continuent d’augmenter voire explosent. J’ai donc déposé une proposition qui vise à revoir le mode de calcul des primes maladie selon un système d’acomptes et non plus sur les prévisions de l’évolution des coûts par les assureurs. Le Conseil fédéral a accepté ce postulat. Et puis, il y a la grande révolution à venir: EFAS. Autrement dit: le financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires de l’assurance maladie.

– La santé est toujours un cheval de bataille... Oui, c’est essentiel. Quand je vois la situation des urgences, je me demande comment on a pu en arriver là. Il faut agir en amont: renforcer le partenariat public – privé ou encore former des gens à prendre en charge des cas d’urgence alors qu’ils travaillent dans d’autres services. Enfin, je continuerai à me battre pour préserver le secret médical. Un principe intangible.

– Vous dites prôner un «libéralisme sociétal», n’est-ce pas antinomique? Au contraire. Je suis pour le mariage pour tous, le congé parental. Côté écologie, on voit les défis que nous devons relever. Il faut aider les gens à les surmonter. Et les inciter à être eux-mêmes dans leurs aspirations. Je suis poussé par l’envie de façonner cette Suisse de demain.