L’endométriose, aussi fréquente que méconnue

GYNÉCOLOGIE • Il faut en moyenne sept ans pour poser le diagnostic d’endométriose. De quoi user les très nombreuses femmes qui souffrent de cette maladie en général bénigne mais source de douleurs importantes, ainsi que d’infertilité.

  • Une maladie en général bénigne mais source de douleurs importantes et qui peut avoir pour conséquence l’infertilité. 123RF/OLGA YASTREMSKA

    Une maladie en général bénigne mais source de douleurs importantes et qui peut avoir pour conséquence l’infertilité. 123RF/OLGA YASTREMSKA

Si, au moment de vos règles, vous souffrez de douleurs anormales au bas du ventre, intenses au point que les médicaments usuels ne suffisent pas à vous soulager. Si vous souffrez de douleurs digestives, dorsales, ou au moment des rapports sexuels, si vous avez du mal à uriner ou même à tomber enceinte, et que vous ne savez pas ce que vous avez, alors vous faites peut-être partie de ces femmes qui attendent en moyenne sept ans (!) avant de se voir poser le diagnostic d’endométriose.

Outre la diversité des manifestations observées, si on tient également compte du fait que cette maladie peut n’occasionner aucun symptôme et n’être détectée que par hasard, on comprend pourquoi le diagnostic de cette affection gynécologique chronique très fréquente – elle touche une femme en âge de procréer sur dix – peut être difficile et très long à poser.

Et pour cause: l’endométriose consiste en la présence, hors de son emplacement naturel, de l’endomètre, cette fameuse muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus et qui chaque mois s’il n’y a pas eu fécondation, est évacuée avec les menstruations. Dans l’endométriose, ces cellules utérines peuvent se retrouver presque n’importe où dans le corps: au niveau des ovaires, de la vessie, du vagin, des intestins et même des reins ou des poumons dans les cas les plus extrêmes, expliquant la diversité des symptômes que la maladie engendre.

Selon le cycle…

Détail intéressant: comme il s’agit de cellules utérines, les foyers d’endométrioses saignent eux aussi de manière cyclique puisqu’ils sont sous l’influence du cycle menstruel, et peuvent ainsi entraîner des accumulations régulières de sang dans des localisations où celui-ci ne peut pas être évacué, engendrant inflammations, douleurs et même adhérences.

D’origine encore mal connue, de nombreuses hypothèses ont été avancées sans qu’aucune n’ait été définitivement démontrée, l’endométriose connaît des stades divers mais tend à s’aggraver si elle n’est pas traitée. Outre la chronicité des douleurs et un risque important d’infertilité, la longue errance diagnostique qu’elle génère se traduit également par d’importantes conséquences psychiques et même relationnelles au sein du couple.

Raison pour laquelle un diagnostic doit être posé le plus tôt possible, d’autant que des traitements existent. Ceux-ci doivent dans tous les cas être orientés vers les priorités et besoins de chaque patiente. Il peut s’agir de simples anti-inflammatoires, mais aussi de contraceptifs destinés à bloquer le cycle menstruel ou même de chirurgie lorsqu’il s’agit de restaurer la fertilité. A terme, la maladie régressera logiquement avec l’arrivée de la ménopause.