Les échanges de cadeaux de Noël se font rares

COMMERCE • Dès le 27 décembre, les Genevois mécontents de leurs présents sont venus les échanger en magasins. Un phénomène qui perd toutefois en importance.

  • Malheureusement,

    Malheureusement,

La couleur de sa nouvelle chemise n’était décidément pas du goût de Justin. Le Père Noël a raté son coup. Qu’à cela ne tienne: après un petit tour en ville, le blanc pâlichon est devenu bleu clair. «Je suis allé à la boutique pour l’échanger», confirme le jeune homme, arborant sous sa veste de costume le fruit de son escapade dans les Rues-Basses. Si ce type de trocs d’après-fêtes est connu, il semble avoir perdu de l’importance d’après les témoignages recueillis.

Justin n’est toutefois pas le seul à profiter des premiers jours de janvier pour procéder à un échange. Et certains n’ont pas attendu aussi longtemps. «On a commencé à avoir des retours dès le lundi 27 décembre. On en a quelques uns tous les jours, jusqu’à dix le lundi 3 janvier», souligne l’un des responsables du service après-vente du magasin de jouets Franz Weber.

Qu’est ce qui revient en boutique? «En général, tout ce qui est électronique, poursuit-il. Car, les gens ne savent pas comment cela fonctionne.» Voitures télécommandées, circuits mais aussi et surtout avions, hélicoptères et drones. «Ils ont été testés sans que la batterie ne soit pleinement chargée. Résultat: il y a eu deux, trois crashs fatals.» Autre motif d’échange: le jeu ne correspond pas à l’âge de l’enfant qui l’a reçu en cadeau.

Cartes cadeaux à gogo

A la Fnac, les cadeaux ramenés en magasin ne sont pas légion. «Nous n’en avons pas plus que d’habitude, explique Jérémy Nieckowski, porte-parole de Fnac Suisse. Nous pensons que les achats sont réfléchis et préparés. Avant les fêtes, nous avons observé pas mal de visites destinées à recevoir des conseils auprès de nos équipes, ce qui a conduit à des achats ciblés.» Et de préciser que 80 % des achats se font en magasin contre 20% seulement en ligne. Un autre phénomène peut expliquer la diminution des retours: la hausse des achats de cartes cadeaux, le présent idéal pour être sûr de ne pas se tromper…

«On note un engouement pour ces cartes, confirme Rosalie Wissler du service communication Manor. En plus de permettre une grande marge de manœuvre en matière d’achats pour les clients bénéficiaires, elles ont la particularité d’avoir une durée de validité indéterminée.» D’après elle, les magasins Manor enregistrent de moins en moins de retours, hormis quelques cadeaux en double, des jouets par exemple, ou des habits dont la taille n’est pas la bonne.

«On peut aussi expliquer cette baisse par le succès grandissant de cadeaux très personnalisés, comme des T-shirts, sacs, écharpes, peignoirs, etc., qui peuvent être gravés, brodés ou imprimés par nos services», conclut-elle, saisissant l’occasion de glisser un peu de promo.

Peu de retours de livres en boutique

MP • Il n’est pas rare que que

des livres soient au pied du sapin. Sont-ils eux-aussi l’objet d’échange? Cela peut être le cas principalement en cas de roman ou encore de BD reçus à double exemplaire. Selon Christophe Jacquier, gérant de Payot,

«il y a davantage de retours à cette période que le reste

de l’année mais rien de démesuré». Même le prix Goncourt, La Plus Secrète Mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr, numéro un des ventes, a été peu retourné.