Tout commence par une scène ouverte aux artistes locaux. Un concert gratuit entouré de stands de produits du terroir. Tel est le menu de la soirée d’ouverture des Féeries de Genève, le mercredi 26 juillet. L’événement se prolongerait jusqu’au dimanche 6 août, pour une journée de clôture dédiée aux enfants. Ce programme qui s’étale sur douze jours a été concocté par l’association Genève en fêtes.
«Notre objectif, c’est de rebondir sur la votation de mars 2018, explique le président de l’association, Jonathan Dalbavie. Les citoyens se sont exprimés en faveur de Fêtes de Genève sur une durée de 11 jours.» Pour rappel, les citoyens de la Ville de Genève ont en effet voté oui à 54,39% pour le contre-projet. «Pour autant, la Ville n’a rien fait pour respecter la volonté du peuple. Il n’y a plus durant l’été d’événement majeur à Genève, là où tous les autres cantons en proposent.»
Constatant que ni la Ville, ni Genève tourisme (lire ci-dessous) n’allaient s’y coller, Jonathan Dalbavie a décidé de créer une structure associative «autour d’un élan citoyen». Malgré la présence de quelques politiciens au sein du comité, l’association se veut apolitique.
Leur vœu: redonner vie aux Fêtes de Genève. «On voudrait retrouver ces moments qui nous manquent tant! Comme l’a souligné la maire de Genève, Marie Barbey-Chappuis, les citoyens ont besoin de souffler, de sortir de cette ambiance anxiogène», explique le jeune homme. Il en veut pour preuve le succès de Noël au Jardin (du 17 novembre au 24 décembre) et du réveillon du 31 décembre sur le quai. «Plus que jamais les Féeries de Genève ont leur place», lance Jonathan Dalbavie.
Restent à savoir sous quelle forme? Où? Mais aussi avec quel argent? «On ne souhaite pas reproduire les Fêtes de Genève telles qu’on les a connues. Mais, entre réformer quelque chose et le supprimer, il y a un juste milieu.» Le concept proposé par l’association mêle des concerts d’artistes locaux et internationaux; des dégustations de vins et bières d’ici et d’ailleurs, des démonstrations de danse ou encore d’arts du cirque mais aussi des châteaux gonflables et autres animations pour les enfants.
Projections lumineuses sur écrans d’eau
Le tout réparti sur douze jours, soit en réalité du mercredi 26 juillet au soir au dimanche 6 août. La période inclut la «Grande fête du 1er Août» ainsi qu’une Lake Parade nouvelle formule mais aussi une journée dédiée aux fleurs, le jeudi 3 août. De quoi rappeler le corso fleuri. Quid du Grand feu d’artifice? Réponse de Jonathan Dalbavie: «Il serait remplacé par des projections spectaculaires sur des écrans d’eau géants, au nombre de cinq».
Ces derniers seraient à admirer depuis le site de ces «Fêtes de Genève» version 2023. Soit: la plage des Eaux-Vives. «Le lieu présente de nombreux avantages et il est sous exploité en soirée. Sur les 20’000 m2 de surface, seuls 15% seraient utilisés continuellement durant la manifestation», explique le président de l’association. De quoi accueillir une douzaine de bars, une scène ou encore 350 m2 dédiés à la gestion des déchets. Les food truck et le mobilier nécessaires à la tenue des soirées festives prendraient place dès 17h30 pour «disparaître en fin de soirée afin de libérer l’espace aux usagers de la plage en journée».
Autofinancé à 82%
Côté financement, le budget s’élève, selon les calculs de l’association, à 2,8 millions de francs. «On prévoit un autofinancement à plus de 82% dès la première année», poursuit Jonathan Dalbavie. Il compte sur trois sources de revenus: une redevance sur les stands; une redevance sur le chiffre d’affaires réalisé par lesdits stands et une billetterie lors de certaines soirées. A noter qu’il est prévu de reverser un pourcentage sur chaque billet aux associations genevoises culturelles et sociales.
«On table sur plus de 200’000 visiteurs et près de 120 millions de francs de retombées financières», estime le concepteur de ces Féeries de Genève. «L’événement se veut fédérateur et participatif. Il s’agit surtout de ne pas opposer les usagers du lac, les aficionados des Fêtes et les résidents.» Arrivé en 2003 à Genève, Jonathan Dalbavie conclut: «J’ai connu Genève à travers ses Fêtes. Mon vœu le plus cher pour 2023 serait de les faire renaître.»