Le moteur que vous connaissez, un rotor dans un cylindre fixe (stator), fonctionne avec un flux radial, qui suit le rayon, du centre vers l’extérieur. Il a été beaucoup amélioré pour que les voitures électriques aient de bonnes performances et une autonomie la plus grande possible. Sa marge de progression paraît un peu étroite.
Grandes manœuvres
Parmi les constructeurs, on voit que des opérations de rachat ou de prise de participation amorcent un mouvement. Renault avec Whylot, Daimler-Mercedes-Benz avec Yasa entament la révolution du flux axial, où la force va dans le sens de l’axe du rotor. Ce dernier (il y en aura plutôt deux), en forme de disque, tourne contre un stator central. La densité énergétique de cette technologie peut atteindre plus du double de celle à flux radial. Pourquoi n’a-t-elle pas été utilisée plus tôt? La raison tient à une maîtrise plus grande à avoir dans l’équilibre mécanique, et à la mise au point d’une filière industrielle.
Cette nouveauté n’en est pas une: l’invention a près de 150 ans! Toutefois, les coûts de fabrication et la technicité élevée l’ont écartée. La voici de retour. Pour Mercedes-Benz et Yasa, la puissance et le couple supérieurs constituent des avantages décisifs pour sa branche sportive AMG. Cela ne fera pas oublier le grondement impressionnant des V8 biturbo ou du 4 cylindres le plus puissant du marché…
Avec 21% des parts de Whylot, Renault parie à fond sur l’innovation. Son but n’est pas le haut de gamme, mais une diffusion de masse. La production devra être à terme plus économique et permettra des réductions d’émissions significatives sur les véhicules hybrides, tout en s’adaptant à toute la gamme électrique. Là encore, la variété des puissances dans un volume restreint, une plus grande facilité de refroidissement et un poids contenu plaident en faveur de l’adoption des flux axiaux dès 2025 environ.
Dans les voitures sportives, Ferrari se tourne aussi vers les propulseurs à flux axial. Le couple supérieur convient bien aux sportives, dont les chiffres d’accélération constituent la référence davantage que la vitesse de pointe. Le poids inférieur compte également pour obtenir des performances fabuleuses. Imaginez un moteur dans chaque roue, une gestion électronique de l’adhérence et la vitesse incroyable du passage en courbe fera oublier les feulements des cylindres déchaînés.