Naissance d'aiglons destinés à rejoindre le ciel du Léman

  • Un abonnement à un système de webcams, il sera possible de voir grandir les petits pygargues. DR

NATURE • On aperçoit l’oisillon dans le nid, entre les pattes de sa mère Kaaba et sous le regard de son père Roy. Il est l’un des deux nouveau-nés du centre de réintroduction des pygargues à queue blanche, situé à Sciez, sur les bords du Léman.

Lancé l’an dernier dans le parc animalier haut-savoyard, le programme bat son plein. «Cette année, nous avons dix couples et huit d’entre eux ont pondu», se réjouit Jacques-Olivier Travers, directeur des Aigles du Léman et responsable dudit programme. Résultat: pas moins de quinze œufs dont deux ont déjà éclos. Le premier petit pygargue à queue blanche est né ce 11 mars vers 13h. Cette année, l’objectif est de réintroduire huit aiglons dans la nature. «Ils étaient quatre à prendre leur envol en 2022, rappelle Jacques-Olivier Travers. Et tous sont vivants au bout d’un an!»

Baptisés en référence aux partenaires du programme, «Crédit Agricole» s’est établi dans la réserve du Fanel, au bord du lac de Neuchâtel. Tandis que «Eaux de Thonon» adopté pour les montagnes au-dessus du Léman entre Leysin et Gstaad.

«Haute-Savoie» a quitté le domaine de Rovorée à Yvoire début mars pour un voyage le long du Danube jusqu’à la frontière tchèque. Et «Sciez» s’en est allé dans le Morvan.

«Les quatre oiseaux sont totalement indépendants et vont poursuivre leur vie si tout va bien pendant trois ans en solitaire avant de revenir nous l’espérons dans la région pour trouver un partenaire et s’y installer définitivement», précise Jacques-Olivier Travers.

Le programme, lui, s’étend jusqu’en 2030. Durant cette période, il est prévu de relâcher environ 85 jeunes. «L’immense majorité partira s’installer en Suisse et France plus lointaine mais 2 à 3 couples sont espérés à terme sur le bassin Lémanique», poursuit le spécialiste.

A noter qu’il est possible de voir les petits grandir en s’abonnant à un système de webcams donnant sur les nids puis de suivre les déplacements des aiglons grâce aux balises GPS dont ils sont équipés.

«En quelques mois, on a tellement appris sur l’espèce! Comment le pygargue, qui n’est autre que l’aigle européen, se réhabitue à la vie sauvage, comment il s’adapte...» Et de citer ces instants magiques où l’un des oiseaux a été observé pêchant dans le port d’Yvoire, tout en restant à une distance raisonnable des hommes.

Rien à voir avec son cousin Sherkan. Le pygargue à tête blanche qui ravit les spectateurs les soirs de match du Genève Servette Hockey Club aux Vernets. Comme ce fut le cas mardi 14 mars, pour le démarrage des play-off.