Et si on parlait de sexe!

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Rodolph, 56 ans, j’ai un cancer de la prostate, je me questionne au sujet de ma sexualité.

De nombreuses enquêtes montrent que le sujet est tabou pour le patient et pour le personnel soignant. Or, occulter ces questions ou taire ces angoisses sont des attitudes qui ont un impact sur la gestion de la maladie et de son accompagnement. Le couple sexualité/cancer ne doit pas être un sujet délicat. La sexualité est un point important dans les préoccupations des hommes quand il y a une pathologie de la prostate. L’homme et le couple vont être préoccupés de la qualité de la vie sexuelle avant, pendant et après. Normal, la sexualité, en plus d’être reproductive et récréative est un marqueur identitaire. A l’annonce d’un cancer, les repères sont bousculés, je le comprends mais n’y adhère pas pour autant. Pourquoi? Parce que je crois que l’identité masculine se niche à bien d’autres endroits, et l’organe masculin sera reconnaissant qu’on le laisse un peu tranquille. C’est sans doute le meilleur moyen que l’état initial revienne ou qu’une vie sexuelle nouvelle se profile. Cette période de repos forcé sera l’occasion d’un changement dans les relations intimes, qualitativement supérieure. Attention, il faudra remonter en selle, ne pas se lamenter sur l’avant et se réinventer. Cancer ou pas, faire l’amour régulièrement, c’est bon pour la santé. Les éjaculations régulières permettraient de réduire le risque de développer un cancer de la prostate. Cette bonne nouvelle ne doit pas faire oublier la question du dépistage. Avec son médecin, faire peser le pour et le contre d’un dépistage car il est toujours bon d’être acteur de sa propre santé.

Cul…ture G: Les glandes de Skene chez les femmes sont en quelque sorte l’équivalent de la prostate masculine.

Envoyez vos questions à sexologue@ghi.ch. Merci de préciser votre âge. Pour rappel, la chronique ne remplace pas une consultation. Le cabinet de Norah Lounas est situé av. Henri-Dunant 2.