Plainpalais goudronné pour le Cirque du soleil

AMÉNAGEMENT • Pour son spectacle à Genève, la célèbre institution québécoise a fait recouvrir la plaine d’un grand cercle d’asphalte. Cet aménagement sera démonté à l’issue des représentations. Reportage à l’occasion de la pose.

  • En quelques jours, la plaine de Plainpalais est méconnaissable. TR

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Spectacle singulier sur la plaine de Plainpalais! Le show n’a cependant rien d’artistique pour le moment. Au beau milieu du ghorr, des ouvriers tracent un imposant cercle qu’ils recouvrent ensuite d’une couche de goudron. En l’espace d’une semaine la place a changé de visage. Un nouveau parking? Rien à voir! Cet aménagement est réalisé en vue d’accueillir le nouveau spectacle du Cirque du soleil (baptisé Luzia), qui débarque à Genève du 28 mai au 3 juillet. Selon cette institution, il n’y aurait aucune alternative viable. «Nous avons effectué plusieurs tests et, à ce jour, le goudron est la seule matière qui correspond à tous nos besoins», informe d’emblée Charlie Wagner, attachée de presse du spectacle.

En ce jeudi 5 mai, une vingtaine d’ouvriers des entreprises genevoises Asfal et Grisoni s’activent. Comme il y a trois ans, ce sont elles qui ont remporté ce marché un peu spécial. Car, après le passage des artistes, l’installation devra être intégralement démontée afin de rendre à la plaine son éclat d’origine. «Pour l’enlever plus facilement, nous déroulons une natte géotextile sous le goudron, une sorte de grande couverture blanche qui sert de protection. Ensuite, il suffira de démolir le goudron en petits morceaux et de les évacuer», détaille le patron d’Asfal, Jonathan Lechtman.

«Goudron recyclé»

Mais ce n’est pas tout. L’entreprise se sert de goudron en partie recyclé, de sorte à réduire l’empreinte écologique du chantier. «Entre 70 et 80% est recyclé, précise le responsable. Concrètement, environ deux tiers de ce goudron sont issus d’anciennes constructions, comme des routes.

Et après la plaine de Plainpalais, ce goudron pourra servir ailleurs.» Une préoccupation partagée par le Cirque du soleil: «Nous utilisons le moins de goudron possible, soit uniquement sous la structure de chapiteau», insiste Charlie Wagner, attachée de presse pour la compagnie canadienne.

Couler cette sombre sphère n’est pas une mince affaire. Sur le bord du cercle, des relevés sont effectués avec une grande précision. Pour cause, il s’agit de compenser la pente de la plaine. «Plainpalais a une forme de chapiteau, son point le plus haut est au centre avec une pente qui descend de 2% vers l’extérieur. Pour faire une surface réellement plane, nous devons donc effectuer des surélévations», poursuit le patron d’Asfal.

Sécuriser les acrobaties

Des vérifications sont également effectuées par les équipes du Cirque du soleil, qui supervisent les travaux. «Nous devons nous assurer que toutes les structures et tous les équipements sont à un niveau qui sera maintenu tout au long de notre séjour. Il s’agit notamment de sécuriser les numéros acrobatiques», explique Charlie Wagner.

Face à ceux qui s’interrogent sur le véritable impact écologique de cette installation provisoire, le cirque se veut rassurant. «Nous portons une grande attention aux sites sur lesquels nous nous installons et nous nous assurons de les rendre dans le même état qu’avant notre visite au moment de notre départ», promet Charlie Wagner.