Rade: 5,4 millions de francs pour rénover le mobilier

Patrimoine Usées, les vieilles barrières et autres candélabres qui bordent les quais nécessitent  une rénovation. Le projet doit être transmis ces jours-ci au Conseil municipal.  

  • Garde-corps et candélabres des quais du Mont-Blanc et Gustave-Ador seront rénovés.

Sécuriser et restaurer les candélabres, appelés ensemble Marschall, ainsi que les barrières Wanner Frère de la Rade, aux quais du Mont-Blanc et Gustave-Ador. Voilà l’objectif du Conseil administratif de la Ville de Genève, qui doit déposer cette semaine une proposition au Conseil municipal pour l’ouverture d’un crédit de 5'399'000 francs pour réaliser les travaux. En cause, le mauvais état de ces différents aménagements et le manque d’entretien, qui ont fini pas laisser la rouille s’installer durablement. De quoi provoquer l’étonnement des touristes et la colère des Genevois, un problème pointé par différents acteurs locaux dans notre édition du 8 août 2023.

En tout, 25 candélabres en fonte, tous identiques, doivent être restaurés. Idem pour les socles en pierre sur lesquels repose cet éclairage public, eux-mêmes disposés sur des embases en granit. Enfin, les autorités souhaitent remettre sur pied les trois types de garde-corps présents le long de la Rade, mis en œuvre par Joseph Marschall (lire encadré).

Démontés en atelier

Un caractère historique qui complique sensiblement les travaux envisagés, contraignant à respecter de nombreuses chartes en matière de conservation du patrimoine, dont la Charte de Venise de 1964. «L’objectif visé est la conservation maximale de
la substance historique et prioritairement originelle tout en sécurisant et en pérennisant l’ouvrage», détaille notamment le Conseil administratif. Ainsi, les candélabres ne seront pas rénovés sur place, mais seront démontés en atelier, après avoir été sablés. Chaque élément doit ensuite être traité individuellement sur toutes ses faces, par sablage, métallisation au zinc puis application d’une peinture garantissant un traitement de surface qualifié de performant. Les autorités assurent qu’aucune trace de peinture d’origine n’est encore présente. «La mise à nu du métal ne causera donc pas de perte de substance historique.».

Les barrières ne sont pas en reste. Elles aussi devront être acheminées en ateliers pour rénover leur partie corrodée. Dans ce cas, les travaux exigeront également le remplacement des éléments perdus ou fortement abîmés.

Ecologie

Malgré ces nombreuses exigences et la taille du défi, les autorités municipales se veulent rassurantes quant à l’impact environnemental des travaux. «Lors des opérations de dépose des candélabres, toutes les précautions seront prises pour éviter tout rejet de déchet dans le milieu naturel. Notamment, le traitement des candélabres et des garde-corps se fera en atelier en non pas sur site», assure le projet du Conseil administratif.

Du côté de l’éclairage, les travaux de rénovation sont qualifiés de «cohérents avec le Plan lumière II», prévoyant entre autres d’utiliser la lumière «au bon endroit, au bon moment et en privilégiant des solutions sobres».
Le projet prévoit également d’optimiser l’utilisation de LED, qui permet une réduction de la consommation énergétique et d’adapter l’éclairage aux «stricts besoins de la Rade».

Pour les autorités, ces différents aspects doivent produire un impact positif sur l’image de la Rade et de son entretien. «La présence de lacunes parmi les pièces constitutives des candélabres est très perceptible par les passants», conclut le projet.

Délai et financement

Après un vote favorable du Conseil municipal et sous réserve des différentes autorisations, les travaux pourraient débuter en 2025. Ils devraient durer environ deux ans.

Pour les financements, une demande de subvention doit être adressée à
la Confédération par l’intermédiaire du Canton de Genève, notamment au regard de la valeur de protection du plan de site de la Rade et de l’intérêt patrimonial de ces équipements. Ce sont ensuite les services de l’Office fédéral qui fixeront le taux de participation, en fonction de l’évaluation qu’il fera.