La mer en pleine ville

LE HAVRE • La métropole maritime normande, qui a fêté ses 500 ans l’an passé, mérite le détour, tant elle regorge d’aspects inattendus dans les domaines les plus divers. Découverte.

Première impression, fort agréable, en arrivant à partir de la gare, on se rend compte, après quelques pas en direction du centre, que la ville est très aérée. Le fait qu’elle dispose d’une plage de 5 km lui ouvrant tout grand l’horizon n’y est pas étranger. Cela dit, en y débarquant par le rail, on a beaucoup de mal à croire que Le Havre se transforme en station balnéaire plusieurs mois par année…

Souvent présentée comme le «port de Paris», la cité jouit d’une relation privilégiée avec la capitale, une dizaine de connexions ferroviaires quotidiennes étant proposées entre les deux métropoles (deux heures de trajet l’aller simple) de la gare Saint-Lazare.

Un port renommé

Le premier port mondial de vins et spiritueux (1 million de bouteilles y ont transité en 2016…) est parallèlement le premier de France pour le trafic de containers, ainsi que le deuxième de l’Hexagone pour le pétrole après Fos-sur-Mer (Marseille). Enfin, plus de 140 escales de croisières y ont eu lieu l’an passé.

Les docks, entièrement et superbement réhabilités, abritent des commerces parfaitement intégrés et des cinémas devant un jardin d’eau (quel effet!). Ca bouge, c’est vivant, attirant. La meilleure preuve? Cinq cents appartements sont en construction afin d’attirer une population ayant tendance, depuis des années, à s’établir dans l’agglomération.

Autre exemple de la remarquable utilisation du patrimoine historique, la transformation, au sommet de la falaise surplombant la ville, d’une ancienne garnison nazie en un jardin de 10 hectares, où l’on vient volontiers prendre un bol d’air frais.

Vue à 180 degrés

Depuis le 17e étage de l’Hôtel de Ville, la vue, à 180 degrés, est imprenable, à la fois sur la ville haute, la ville basse et le débarcadère. Pour l’anecdote, le prestigieux bâtiment était occupé, jusqu’à début mai 2017, par Edouard Philippe, un maire qui allait devenir le Premier ministre du président nouvellement élu Emmanuel Macron.

Cette localité dépourvue de stress – à partir de 22 h, même en fin de semaine, le calme s’empare des rues –, offre en outre beaucoup de fontaines et d’espaces verts, dont l’un des plus emblématiques est le vaste square Saint-Roch.

Un «Havre» de paix, en somme, avec accès direct au monde.

L’église Saint-Joseph, ce phare

La Seconde Guerre mondiale a eu des effets dévastateurs sur la métropole, détruite à 90%. C’est à l’architecte Auguste Perret qu’a incombé la lourde tâche de relever la cité et de lui conférer un nouveau visage, qui se reconnaît entre mille avec ses structures en béton, dont il disait que celui-ci se travaille tel un matériau noble.

Pour comprendre et s’approcher de son style particulier au plus près, un appartement témoin est à disposition des visiteurs au centre-ville.

Mais le phare emblématique (et excellent point de repère!) de l’«artisan» est l’église Saint-Joseph et sa tour-lanterne octogonale, qui culmine à 107 m.

L’intérieur de l’édifice, éclairé par 12768(!) verres colorés, est incontestablement mâtiné d’une touche céleste.

Réalisé en hommage aux victimes des bombardements, ce monument est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre architecturaux du XXe siècle.

«T’as d’beaux yeux, tu sais…»

Y aller
TGV au départ de Genève ou Lausanne, direction gare de Lyon (Paris). Puis, connexion ferroviaire à partir de Paris-Saint-Lazare sur Le Havre. Autre possibilité: l’avion de Genève à Paris et le train.

Hébergement
De grandes chaînes sont établies ici, mais des établissements de charme proposent des chambres décorées avec originalité.

Bonnes tables
Elles ne manquent pas, entre cuisine maison dans un cadre convivial, ambiance brasserie et nourriture soignée ou encore adresses gastronomiques.

Capitale du cinéma  
Le 7e art s’est depuis longtemps emparé des décors de la ville pour y laisser flâner ses caméras. Qui ne se souvient du légendaire Quai des Brumes, avec Michelle Morgan et Jean Gabin. Citons encore Le Cerveau, de Gérard Oury, La Bête Humaine, de Jean Renoir (également avec Gabin) ou encore Un Chien Andalou, de Luis Bunuel.
Office de tourisme
de l’agglomération havraise,
186 bd Clémenceau, 76059 Le Havre.
Tél. +33 232 74 04 04.
www.lehavretourisme.com