«Je me diversifie en misant sur les aventures immersives»

A la tête de trois escape games dans le canton, Gian Cla Pinösch est bien conscient qu’il sera l’un des derniers à rouvrir ses portes dès que la situation sanitaire le permettra. Il ne perd pas espoir.

  • Gian Cla Pinösch se veut optimiste quant à l’avenir. STéPHANE CHOLLET

    Gian Cla Pinösch se veut optimiste quant à l’avenir. STÉPHANE CHOLLET

Grâce aux RHT (réduction de l’horaire de travail), à un prêt Covid et aux indemnités destinées aux cas de rigueur, Gian Cla Pinösch a pu maintenir à flot son entreprise Trip Trap. Reste que la situation économique demeure très tendue car les perspectives de réouverture sont encore floues. Mais l’entrepreneur ne désespère pas, il planche déjà sur le futur.

GHI: Vous possédez trois escape games dans le canton, vous êtes dans quel état d’esprit?
Gian Cla Pinösch:
Déterminé, combattif, raisonnablement optimiste, très impatient de reprendre une activité normale et, comme la plupart des gens, un peu fatigué car cette histoire commence à s’éterniser.

– Financièrement, arrivez-vous à tenir le choc?
Après huit mois de fermeture sur les douze écoulés et un chiffre d’affaires en chute libre, la situation est évidemment très fragile. Nous avons heureusement pu bénéficier d’indemnités (RHT, cas de rigueur) et souscrire un prêt Covid. Nous essayons également de maintenir un dialogue constructif avec nos principaux créanciers et limitons les dépenses au strict minimum.

– Certains entrepreneurs ont décidé de se réinventer. Est-ce aussi votre cas?
Absolument! Nous avons profité de cette période pour développer notre activité de mandats externes, en imaginant notamment des aventures immersives en ligne pour des clients institutionnels désireux de rendre leurs meetings virtuels plus engageants. Nous travaillons également sur un projet très créatif dans le domaine de la gastronomie et sommes impliqués dans l’édition 2021 de la Cité des Métiers. A l’heure du «marketing expérientiel» où les émotions jouent un rôle crucial, notre savoir-faire représente clairement une valeur ajoutée pour bon nombre de partenaires potentiels. Nous souhaitons donc continuer à travailler sur ce genre de mandats qui sont autant d’occasions d’élargir et d’enrichir nos horizons créatifs, au-delà de notre cœur de métier.

– Le contact avec la clientèle vous manque-t-il?
Oui, mille fois oui! On touche vraiment à l’ADN même de Trip Trap. Tout comme les acteurs culturels ou ceux de la restauration, notre métier est une passion que nous avons à cœur de partager avec le plus grand nombre. Notre moteur, ce sont les sourires, l’étonnement ou même l’émerveillement des groupes venus vivre nos expériences. Rien ne remplace cette énergie!

– Quels sont vos projets d’avenir? Dans l’immédiat, nous travaillons à la création d’une nouvelle aventure dans nos locaux de Montbrillant. Ce n’est pas juste une nouvelle salle mais l’ensemble du lieu qui va être réinventé et rebaptisé afin que l’immersion des joueurs soit immédiate, un peu à l’image du Grand Trip Trap Hotel de Carouge. Cette expérience devrait être prête au mois de mai en espérant que nous ayons pu rouvrir d’ici là! Pour la suite, l’objectif est également de créer une nouvelle aventure d’envergure à Carouge, normalement d’ici à la fin de l’année.

– L’avenir, comment le voyez-vous?
Radieux! Cela peut paraître paradoxal, mais je suis convaincu qu’une fois la crise passée, les gens seront avides de vivre des expériences collectives de qualité et de retisser ces liens sociaux qui manquent tant!