«Je suis un éternel optimiste. Il faut y croire!»

Restaurant, club, espace privé, terrasse à la place du Molard: le groupe Baroque compte quatre lieux différents célébrant l’art de vivre. A l’arrêt depuis le début de la pandémie. Son directeur Julien Torrado garde cependant son inébranlable optimisme.

  • Julien Torrado: «Nous n’avons qu’une hâte: accueillir à nouveau nos clients

    Julien Torrado: «Nous n’avons qu’une hâte: accueillir à nouveau nos clients avec un immense sourire. DR

Le monde de la gastronomie et du clubbing post-Covid vivra à un rythme moins effréné. Après les divers semi-confinements, les oiseaux de nuit apprécieront encore davantage de se retrouver autour d’un menu soigneusement élaboré ou d’une bouteille de champagne. C’est la conviction de Julien Torrado, directeur du groupe Baroque.

GHI: Quand on vit à 200 à l’heure comme c’était votre cas avant la pandémie, comment supporte-t-on cette période?
Julien Torrado:
Comme tout le monde je crois. Je me dis déjà que personne n’est responsable de ce qui nous arrive. Du coup, on patiente, semaine après semaine. Le plus difficile, c’est de ne pas pratiquer notre passion au quotidien. Ce qui est valable pour moi, ainsi que l’ensemble de mes équipes. Avant, notre rythme de vie était très soutenu et, depuis un an, on se retrouve au ralenti. A l’arrêt même. On profite de cette période compliquée pour élaborer de nouveaux projets, réfléchir à l’après. Mais ce n’est pas toujours facile d’être créatif quand il n’existe aucune perspective.

– Aucune perspective et des aides que certains jugent insuffisantes. C’est votre cas?
– Les premières indemnités pour notre club ainsi que pour notre restaurant sont arrivées ces dernières semaines. Ce qui nous rassure un peu, mais elles ne concernent que la période de novembre et décembre 2020. De manière générale, les aides sont effectivement insuffisantes et elles n’arrivent pas à temps, notamment les indemnités RHT (réduction de l’horaire de travail) que nous recevons avec un décalage de plus de deux mois.

– Tout arrêter, vous y avez déjà pensé?
– Très sincèrement non, car autant le groupe Baroque que moi-même sommes des éternels optimistes. Il faut y croire! On n’a jamais imaginé abandonner tout ce que nous avons construit ces dernières années. Bien au contraire, nous n’avons qu’une hâte, celle d’accueillir à nouveau nos clients avec un immense sourire. Ils ne demandent que cela et nous aussi. Nous nous battrons jusqu’au bout pour que ce lieu reste un espace d’échanges, de plaisirs de la table et de convivialité. Nos équipes restent aussi très motivées. Nous maintenons le lien virtuellement via des groupes WhatsApp par exemple. Le but est d’avoir ce dialogue et de comprendre comment nos employés vivent cette période.

– La sortie de crise, c’est pour quand? 
– Etant donné que nous avons à la fois une boîte de nuit et un restaurant, c’est difficile à dire. Les deux établissements ne seront pas autorisés à rouvrir au même moment. Quoi qu’il en soit, j’espère sincèrement que ce printemps, nous pourrons relancer l’ensemble de nos activités.

– Le monde de la nuit post-Covid, il ressemblera à quoi?
– Il ressemblera forcément un peu à celui d’avant. Les clubs et les restaurants se seront très certainement passablement digitalisés. J’ai surtout l’espoir que les gens apprécieront davantage le fait de se retrouver pour savourer un bon repas, un bon cocktail ou faire la fête ensemble. En termes de mesures sanitaires, je pense que certains réflexes actuels perdureront encore un certain nombre de mois, comme le lavage des mains avec du gel hydroalcoolique.