«Notre principal défi: renforcer le lien entre les bénévoles»

Après avoir accueilli plus de 30’000 personnes en 2019, le Plein-les-Watts Festival a vu son édition de l’an dernier annulée. Son programmateur et secrétaire général, Nicolas Clémence, croit en une édition au mois d’août prochain à Plan-les-Ouates.

  • Nicolas Clémence: «Nous sommes davantage dans la préparation et l'adaptation.» GRAINESDAMOUR.CH

C’est le cœur lourd que les bénévoles du Plein-les-Watts Festival avaient dû annoncer l’annulation de l’édition 2020. Depuis, ils travaillent d’arrache-pied pour concocter une nouvelle mouture prévue du 19 au 21 août prochains. Tout en envisageant tous les scénarios si la situation sanitaire ne se détend pas.

GHI: En 2020, vous avez dû annuler la 14e édition du Plein-les-Watts Festival. Cette année, vous y croyez?
Nicolas Clémence:
On essaie d’y croire. Déjà parce que nous sommes un festival open air et les mesures sanitaires pourraient évoluer d’ici à l’été. Mais cela ne signifie pas que c’est gagné, et nous devrons peut-être redimensionner l’événement. Aujourd’hui, nous ne savons toujours pas si le festival pourra avoir lieu ni quelle taille il aura. Ce n’est pas évident à gérer car il y a aussi tous nos partenaires et sponsors qui sont dans l’attente d’une évolution positive de la situation sanitaire.

– Du coup, vous êtes en mode veille?
Disons plutôt que nous nous laissons le temps de voir comment tout ceci évolue. Tout en organisant, en parallèle, la prochaine édition. Les années précédentes, c’était au début du mois de mai que nous communiquions notre affiche et la programmation. Nous nous sommes fixé cette échéance pour décider de la tenue ou non du festival. En cas de feu vert, nous signerons à ce moment-là les contrats avec les artistes et nos partenaires.

– Sont-ils prêts à attendre jusqu’en mai?
La crise touche tout le monde, les festivals comme les artistes qui doivent organiser leurs tournées avec de nombreuses inconnues: visas, vaccins, restrictions de voyages, etc. Ainsi, tout le monde doit se montrer compréhensif avec les problématiques rencontrées par tous les acteurs d’un festival international tel que le nôtre.

– Le Plein-les-Watts Festival est organisé par des bénévoles, sans salaire à sortir. Y a-t-il moins de pression?
Oui et non. Oui, car personne ne dépend de nous directement pour en vivre, en tant qu’employé. Non, car nous ne voulons pas perdre près de quinze ans de travail et nous craignions pour la survie de nos fournisseurs. Mais on apprend à relativiser car nous ne pouvons pas influencer les décisions liées aux mesures sanitaires. Nous n’avons jamais ressenti la moindre colère, nous sommes davantage dans la préparation et l’adaptation. Cette période nous permet de réfléchir à l’avenir du festival, mais aussi et surtout à entretenir la dynamique du staff.

– Dans quel sens?
Par exemple, avec notre webradio qui nous a permis d’organiser des émissions et de diffuser de la musique tout en s’amusant. Cela a permis jusqu’ici de n’avoir aucun départ au sein des membres de notre staff, ce qui nous réjouit vraiment. Car sans eux, il n’y a tout simplement plus de Plein-les-Watts Festival. En ce qui concerne l’avenir de ce dernier, la pandémie aura forcément un impact durable. Nous avons déjà commencé à réduire nos charges, même si notre bonne santé financière nous permettrait de tenir en cas d’annulation de notre prochaine édition.