Steve McCurry ou quand l’imperfection devient beauté

  • Garçon du peuple suri dans la Vallée de l'Omo en Ethiopie. STEVE MCCURRY

A l’initiative de Caroline et Stéphane Barbier-Mueller, le célèbre photographe Steve McCurry a élaboré l’exposition «Wabi-sabi», la beauté dans l’imperfection au musée Barbier-Mueller. Après avoir été mise en pause pour des raisons sanitaires, elle est à nouveau accessible au public. Cette exposition fascinante célèbre l’ouverture sur l’humanité et la forte sensibilité à la beauté. Steve McCurry explore la philosophie du wabi-sabi (la beauté des choses imparfaites, impermanentes et incomplètes) à travers 30 de ses œuvres. Le musée Barbier-Mueller associe aux images de l’artiste des objets de ses propres collections sélectionnés sur des critères formels. En découvrant les photographies de Steve McCurry, nous sommes pris par un double sentiment d’immobilité et d’irréalité. A la fois narrativement riches et visuellement complexes, ces images, souvent, semblent présenter la gravité que l’on associe à un portrait exécuté par un vieux maître ou à une grandiose peinture de paysage. Steve McCurry se situe en contradiction avec la vitesse et l’action rapide de la photographie contemporaine. Le musée Barbier-Mueller propose ainsi un nouveau regard pour aborder le travail d’une des voix pionnières de la photographie, en lien avec l’une des plus riches collections d’arts des cultures du monde. La juxtaposition des objets du musée et des photographies oblige le visiteur à s’engager activement dans l’expérience muséale. Expérience esthétique et formaliste, cette association de l’image et de l’objet permet de contextualiser le travail du maître photographe et de mieux appréhender sa démarche artistique. 

«Wabi-sabi, la beauté dans l’imperfection», Musée Barbier-Mueller, Genève, www.barbier-mueller.ch