Tolérance zéro et soutien tacite

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Lundi 27 juin, sur les ondes de la RTS, on apprend que la conseillère administrative de la Ville de Genève, Frédérique Perler savait qu’une action illégale se préparait. En l’occurrence: le 22 juin, deux associations, Actif Trafic et Survap attaquaient le bitume en plein cœur des Pâquis à coups de marteau piqueur pour y planter des fleurs. Une action coup de poing suivie d’une décision de l’exécutif de porter plainte pour ce dommage à la propriété.

L’histoire aurait pu s’arrêter là mais c’était sans compter la nouvelle tombée lundi soir et qui se résume à cette phrase: Frédérique Perler savait. En l’apprenant, le sang de la droite municipale ne fait qu’un tour. Et le PLR exige, «si les faits sont avérés», la démission de l a magistrate.

Au-delà des conséquences de cette affaire pour Frédérique Perler, c’est le signal qui interpelle.

Quelques heures plus tard, peu après 1h du matin, dans un bar de la Vieille-Ville, deux policiers débarquent. Bien que, conformément à la décision du Conseil administratif, la terrasse de l’établissement soit fermée, le serveur se voit reprocher le bruit que font les clients sortis fumer ou prendre l’air. Et reçoit une amende, assortie de l’obligation de fermer boutique.

Ce qui frappe, c’est le contraste. D’un côté, l’intransigeance à l’encontre du serveur qui a, tant bien que mal, fait respecter la loi mais est sanctionné. De l’autre, un soutien, a minima tacite, d’une magistrate envers une action illégale.

Certes, une plainte a été déposée par le Conseil administratif mais, à l’heure d’écrire ces lignes un doute subsiste quant à son maintien. Si elle venait à être retirée, quel serait le message donné par les autorités? Gare au sentiment d’injustice face à une tolérance à géométrie variable.