Un immeuble réservé aux femmes voit le jour aux Palettes

LOGEMENT • Les 29 appartements situés au Grand-Lancy seront loués par des retraitées, des étudiantes, des mères célibataires ou encore des victimes de violences conjugales.

  • Les travaux s’achèvent dans l’immeuble qui accueillera ses locataires début septembre.  De g.à d.: Federico Neder, Sheila Buemi-Moore, Anne Carron et Thibault de Reure.

    Les travaux s’achèvent dans l’immeuble qui accueillera ses locataires début septembre. De g.à d.: Federico Neder, Sheila Buemi-Moore, Anne Carron et Thibault de Reure. MP

  • Image de synthèse de l'immeuble achevé. AMALDI-NEDER ARCHITECTES

L’inauguration se tient jeudi 17 juin, aux Palettes (Grand-Lancy). En attendant, sur place, le chantier bat son plein. Dans cet immeuble qui compte trois allées, celle du milieu sera réservée à 29 logements pour les femmes. Chaque appartement, petit mais très fonctionnel, dispose d’un balcon, dont certains offrent une vue sur le Salève.

Ici, tout a été pensé pour accueillir les futures locataires dans un environnement agréable et sécurisé. Mais aussi pour qu’elles soient nombreuses à en profiter. «Car la demande est forte», explique Sheila Buemi-Moore, présidente de l’association les Vernets d’Arve (AVA).

Reprendre pied...

Contrairement aux autres immeubles de l’association (lire encadré), aux Palettes, les femmes pourront s’installer durablement. «Il y aura des retraitées, des étudiantes, des familles monoparentales, des divorcées...», complète Sheila Buemi-Moore. «On a optimisé au maximum l’espace», précise de son côté l’architecte Federico Neder. Qu’il s’agisse d’un 2 pièces ou d’un 4 pièces et demie, le moindre mètre carré est exploité. De l’extérieur, rien ne distingue cette partie de l’immeuble exclusivement féminine. «On a le même type de fenêtres, les mêmes balustrades, les mêmes balcons... que le reste de l’immeuble.» Et le constructeur, Thibault de Reure, directeur de Maulini Entreprise générale, d’ajouter: «C’est un bâtiment à très haute performance énergétique. Tout a été pensé pour faire des économies dans ce domaine, notamment l’installation de panneaux solaires.» S’ajoutent les espaces verts et l’aire de jeux sur le thème de la piraterie.

Aux yeux de Sheila Buemi-Moore, présidente de l’AVA, l’essentiel est que «les résidentes puissent reconstruire et gagner une meilleure qualité de vie. Certaines de nos locataires et de leurs enfants ont parfois vécu avec des maris violents. Il faut qu’elles puissent souffler en attendant de reprendre pied, notamment au niveau de l’indépendance financière», conclut-elle.

Arrivée des premières habitantes prévue le 1er septembre.

«Une action complémentaire à celle des foyers»

Créée en 1960, cette structure possède déjà trois immeubles de ce type. Le but: offrir un logement à loyer modéré aux femmes en situation précaire. «A l’époque, la fondatrice de l’association, la doctoresse Renée Girod se rendait à domicile et observait la situation des femmes au sein de leurs foyers, raconte la présidente. Elle constatait les cas de violences conjugales ainsi que les difficultés des femmes suite à un divorce par exemple. D’où son idée d’utiliser des fonds pour construire des immeubles dédiés aux femmes.» Le premier sort de terre quai des Vernets. Puis deux autres poussent aux Eaux-Vives dans les années 80. Dans ces appartements, le bail est limité à trois ans. «C’est un passage, un lieu pour rebondir», indique Anne Carron, responsable de la commission d’attribution. La conseillère d’Etat Nathalie Fontanet salue le rôle de cet organisme privé. «Son action est complémentaire à celle des foyers et des aides institutionnelles. C’est une bonne transition entre la situation d’urgence et un futur logement pérenne.»