Un implant cérébral pour soigner la dépression

  • Une avancée qui pourrait être salutaire pour bien des personnes. 123RF

    Une avancée qui pourrait être salutaire pour bien des personnes. 123RF

RECHERCHE • C’est un espoir pour les dépressions résistantes, celles qu’aucun traitement médicamenteux ne parvient à soigner, et que l’on rencontre en moyenne chez un patient sur trois. Pour ceux-là, les alternatives sont relativement peu nombreuses, entre l’électro-convulsivothérapie (les fameux électrochocs, qui si longtemps ont fait, à tort, très peur) mais aussi stimulation magnétique transcrânienne, ou alors la kétamine, un anesthésique longtemps utilisé en médecine vétérinaire. Un nouvel outil vient s’ajouter à cet arsenal thérapeutique: récemment en effet, la célèbre revue Nature Medicine rapportait le cas d’une patiente de 36 ans qui, après avoir reçu un implant cérébral, a vu les symptômes de sa dépression, qui durait depuis de très longues années en dépit de multiples traitements médicamenteux, très largement régresser.

Signature spécifique

Le principe de cet implant cérébral a de quoi laisser songeur tant il pourrait révolutionner le futur de la psychiatrie. Implantées au cours de deux interventions chirurgicales, deux électrodes ont permis de localiser la zone du cerveau de la patiente impliquée dans la création des symptômes dépressifs, la célèbre amygdale. Après plusieurs jours d’enregistrement de signaux électriques, une sorte de signature cérébrale spécifique et caractéristique de la patiente a pu ainsi être obtenue.

A chaque détection de ces signes spécifiques, les électrodes s’activent, plusieurs centaines de fois par jour. Elles délivrent des stimulations électriques à une intensité suffisamment faible pour que la patiente ne ressente aucune douleur, mais assez forte pour qu’elle puisse observer une nette amélioration de sa symptomatologie dépressive.

Atténuation réelle et durable

Sur le site de l’université de Caroline – San Francisco (Etats-Unis) à l’origine de cette expérimentation, elle témoigne ainsi: «Au cours des premiers mois, l’atténuation de la dépression a été si soudaine que je n’étais pas sûre que cela allait durer. Mais cela a duré. Et je me suis rendu compte que l’appareil complète vraiment la thérapie et les soins personnels.»

Pour révolutionnaire et prometteuse qu’elle soit, cette percée dans le traitement des dépressions résistantes demande cependant à être confirmée sur un grand nombre de patients avant qu’une utilisation à grande échelle puisse être envisagée. CA