Une pétition veut sauver le Café des Savoises

PLAINPALAIS • Des habitués de l’établissement situé au rez-de-chaussée de la Maison des associations lancent une collecte de signatures. Le bailleur, la Fondation pour l’expression associative, s’explique.

  • Aujourd’hui, le bail du café est remis concours. TR

    Aujourd’hui, le bail du café est remis concours. TR

«Soutien au Café des Savoises». C’est le nom d’une pétition en ligne, lancée par des clients et des habitants du quartier de l’établissement situé au rez-de-chaussée de la Maison internationale des associations (MIA), dans le quartier de Plainpalais. «Contre toute attente, le bail n’est pas reconduit fin décembre 2022», dénoncent les pétitionnaires, qui demandent à ce que le contrat soit renouvelé, et ce «dans les meilleures conditions».

Plus de 800 signatures

En trois semaines, plus de 800 personnes ont signé le texte. «Le Café des Savoises a su créer une nouvelle identité et amener un public important et diversifié au sein de la MIA», relèvent notamment les amis du restaurant. Et d’exprimer également leur étonnement face à la décision de ne pas renouveler le bail. Une décision prise par le Conseil de la Fondation pour l’expression associative (FEA) et sa nouvelle équipe, qui gèrent la Maison des associations depuis un rapport dévastateur publié en 2018 (voir encadré).

Malgré les inquiétudes, l’engouement autour de cette pétition réjouit Clémentine Stoll, co-gérante du Café des Savoises, qui précise ne pas être à l’origine du texte. «Cette action nous touche beaucoup. Elle témoigne d’un réel attachement à ce lieu et au travail qu’on fait ici depuis presque cinq ans», salue celle qui est également cuisinière. Ici aussi, la décision de ne pas renouveler le bail déçoit. «Après deux ans de Covid, c’est particulièrement difficile. Surtout que cet établissement allait plutôt mal avant que nous le reprenions, et que nous avons réussi à en faire quelque chose qui tourne. On a l’impression d’être face à un manque de reconnaissance», témoigne Clémentine Stoll.

Nouveau cahier des charges

«Le précédent restaurant n’a effectivement jamais très bien marché», reconnaît de son côté Hervé Pichelin, directeur de la MIA, qui confirme également que le bail actuel prendra fin en décembre. Pourtant, d’après lui, la décision n’a rien d’anormal. «Les gérants actuels ont remporté l’appel d’offres il y a cinq ans et cela s’achève comme prévu cette année. Aujourd’hui, nous redéfinissons un cahier des charges et nous remettons simplement le bail au concours», rassure-t-il.

Les actuels exploitants pourront-ils postuler? «Oui. Pour l’heure, nous ne pressentons aucun candidat en particulier», répond Hervé Pichelin. Il précise également que le choix se portera plutôt sur des candidatures de professionnels, comme c’est justement le cas aujourd’hui. Et qu’aucune hausse de loyer n’est à prévoir.

Passé trouble

Pour mémoire, GHI s’était procuré en 2018 une copie d’un rapport accablant pour la Maison internationale des associations (MIA). Retards dans le paiement des salaires, dépenses non enregistrées, arriérés de TVA, insuffisance de trésorerie. A l’époque, cette crise avait provoqué un véritable séisme ainsi qu’un changement des instances dirigeantes de la MIA. Parmi les personnes ciblées par le rapport, l’ancien directeur de la Fondation pour l’expression associative (FEA), Régis de Battista. L’homme avait été épinglé pour avoir reçu des indemnités pour des vacances imaginaires et des heures supplémentaires injustifiées, avant de quitter ses fonctions pour prendre sa retraite. Depuis, un nouveau conseil de fondation a été nommé.