HISTOIRE • Remonter le temps, plonger dans l’histoire de la cathédrale Saint-Pierre avec une pincée de frisson. L’invitation est exaltante. L’historien Jean-Quentin Haefliger, organisateur des visites à la lampe de poche, lève le voile sur cette aventure imprégnée de mystère.
GHI: Quelles sensations cela procure-t-il d’effectuer la visite du site la nuit?
Jean-Quentin Haefliger: Les visites à la lampe de poche ont un intérêt particulier dans un site archéologique comme celui de la cathédrale où se mêlent des pierres et des murs d’époques différentes. Le faisceau lumineux permet de focaliser sur une partie ou sur une autre en fonction du discours. Cela facilite donc la visite et la rend parfois plus compréhensible qu’une visite classique. L’ambiance dans le site pour le groupe est très sympathique. Il n’est pas question d’effrayer les gens. Après quelques minutes d’adaptation à l’obscurité, les visiteurs sont très à l’aise. En revanche, se retrouver absolument seul dans le site archéologique, de nuit, c’est une autre histoire...
– Comment est née l’idée des visites en nocturne?
Elle remonte à l’automne 2018 et la première visite a eu lieu le 31 octobre. L’idée d’une visite à la lampe de poche est liée, au départ, à la fête d’Halloween qui gagne toujours plus de terrain en Europe. Le public est en effet attiré par des activités différentes à cette période. La visite à la lampe de poche permet aussi d’attirer des habitants de Genève et sa région qui n’auraient peut-être jamais visité le site archéologique, s’il n’y avait pas eu une proposition de ce genre.
– Quels sont éléments essentiels que l’on peut découvrir? Le site archéologique situé sous la cathédrale (env. 3000 mètres carrés) couvre environ 1000 ans d’histoire. Parmi les éléments les plus marquants, on peut voir les vestiges des premières cathédrales et du premier baptistère construits à Genève il y a plus de 1500 ans, mais aussi l’une des premières inscriptions mentionnant en latin le nom de Genève. Enfin, au cœur du site, repose depuis 100 avant J.-C., le squelette sans tête d’un chef allobroge (le peuple celte qui habitait la rive gauche de Genève avant que la ville devienne romaine). La visite permet d’aborder des questions d’architecture, d’histoire, de croyances et même de régimes alimentaires (saviez-vous que les Genevois mangeaient du cheval il y a 2000 ans?).
– Quelles sont les questions les plus fréquentes des visiteurs? Quels sont les plus vieux vestiges? Où est passée la tête du chef allobroge? A-t-on trouvé un trésor? Les enfants demandent également si nous avons des fossiles de dinosaures.
– Quel est le profil des visiteurs? Il s’agit souvent de couples ou de groupes d’amis ou collègues trentenaires qui se retrouvent après le travail. Il y a parfois quelques familles avec enfants.
Prochaine visite: vendredi 20 mai à 18h. Inscriptions obligatoires: mediation@site-archeologique.ch (maximum 20 personnes, enfant dès 10 ans). Plus d’infos: www.site-archeologique.ch