«Plusieurs animaux se sont déjà blessés»
Sophie, une habitante du quartier
Une petite clôture en piteux état et pas un brin d’herbe, bienvenue au parc à chiens des Acacias! Même si l’endroit ressemble plus à un terrain de motocross qu’à un espace vert dédié aux animaux à quatre pattes et à leurs maîtres... A l’intérieur pourtant, ce sont bien de nombreux chiens, accompagnés de leurs propriétaires, qui gambadent dans ce lieu qui leur est dédié. Le moins que l’on puisse dire, c’est que «l’espace de liberté pour chiens», du parc Eglantyne Jebb, de son nom officiel, n’est pas des plus accueillants.
«Quand il pleut, cela devient une flaque de boue géante et on ne peut même plus marcher ici. Les copeaux de bois du Service des espaces verts (SEVE) n’y font rien», accuse d’emblée Sophie, une habitante du quartier. Durant toute la promenade, cette chauffeur de taxi est contrainte de garder un œil sur sa chienne Maïa, surtout lorsqu’elle s’approche trop près d’une barrière. «Regardez ça: certains poteaux en métal et en bois sont abîmés depuis longtemps et dépassent. Plusieurs animaux se sont déjà blessés», déplore-t-elle en rappelant sa chienne d’un sifflement.
Clôtures, banc et cendrier cassés
Les rares aménagements de ce parc, soit trois clôtures pour protéger les arbres, un banc et un cendrier, sont pour la plupart cassés. «Si on avait voulu placer des pièges, on ne s’y serait pas pris autrement», commente, en colère, Laeticia, une autre habitante. Une grogne qui ne cesse d’augmenter malgré les nombreux courriers adressés aux autorités.
«Pour l’instant, cela n’a pas eu d’effet. Quand on voit d’autres parcs à chiens de la ville, comme celui du parc Bertrand, on a le sentiment qu’on nous méprise», s’indignent les deux femmes.
Contactées par nos soins, les autorités reconnaissent le caractère vétuste de l’endroit. «Nous avons effectivement identifié le parc des Acacias, renommé Eglanthyne Jeeb, comme étant à rénover», confirme Hélène Lecocq, architecte-paysagiste au SEVE. Elle annonce également que d’importants travaux de rénovation seront lancés en mai. En plus d’agrandir la surface et de créer un îlot de verdure, le SEVE s’engage à installer de nouveaux bancs et des poubelles.
La nouveauté: du gravier-gazon
Surtout, les autorités pensent avoir trouvé une solution pour éviter que le parc ne se transforme en piscine: le gravier-gazon. «C’est une nouvelle technique que nous allons utiliser pour la première fois dans un espace pour chiens, ici au parc des Acacias. Il s’agit d’un mélange de terre et de gravier, qui permet à terme d’avoir un gazon sans boue.» Un bémol toutefois: «C’est beaucoup plus cher», informe Hélène Lecocq.
Pourquoi n’avoir pas agi plus tôt, notamment suite aux plaintes des riverains? «La Ville de Genève a réalisé une étude en 2018, qui a mené à une demande de crédit votée en 2019. Avec la pandémie, notre activité a ensuite été fortement ralentie, ce qui explique pourquoi les travaux ne commencent que maintenant», conclut l’architecte-paysagiste.